Elephant in the Room

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Le Parti républicain a été « tué par une épidémie de Trump ». C’est ce qu’a soutenu, à la une, le New York Daily News, bien connu pour ses pages frontispices coups-de-poing. Pour illustrer son propos, une caricature : un éléphant (symbole de la formation politique) dans un cercueil.

C’est que depuis le retrait de ses deux derniers rivaux, Donald Trump se retrouve fin seul dans la course à l’investiture de son parti. Plus rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter. Son couronnement sera une formalité.

Donald Trump, candidat républicain présumé à l’élection présidentielle de novembre… Abraham Lincoln, l’un des plus illustres représentants du parti, doit probablement se retourner dans sa tombe.

Mais, pour paraphraser l’un des contemporains de ce président marquant, Mark Twain, l’annonce de la mort du Parti républicain est grandement exagérée.

Donald Trump a su faire mordre la poussière à tous ses rivaux républicains alors qu’il reste encore quelques semaines à la saison des primaires et caucus. C’est pour lui une bénédiction, pour trois raisons.

– Contrairement à ce que plusieurs avaient prédit, il n’y aura pas de guerre fratricide lors de la convention républicaine de juillet. Donald Trump devrait donc s’en sortir sans trop de cicatrices et pourra se servir de l’événement comme un tremplin vers la Maison-Blanche.

– Sa victoire claire et nette (il pourra récolter les 1237 délégués nécessaires pour triompher) lui accorde une légitimité qu’il n’avait pas auparavant et vient prouver qu’il a l’étoffe d’un gagnant en politique et pas seulement dans le monde des affaires. Tout ça va modifier la perception de l’électorat à son égard.

– Hillary Clinton, elle, n’a pas le champ libre. Elle doit encore consacrer temps et argent à lutter contre Bernie Sanders.

La plupart des sondages donnent actuellement Hillary Clinton gagnante d’un duel contre Donald Trump. Mais il reste encore six mois avant la présidentielle. Elle ne doit surtout pas sous-estimer son adversaire.

Ce n’est pas seulement en le dénonçant qu’elle va triompher. Ni en affirmant que les Américains ne peuvent pas prendre le risque de voter pour lui. D’ailleurs, certains sondages montrent déjà qu’il a convaincu bon nombre d’électeurs qu’il sera meilleur qu’elle pour relancer l’économie du pays.

Hillary Clinton doit plutôt se ressaisir. Depuis le début de la campagne, elle a trop souvent été dans l’ombre. Elle n’a pas su inspirer ni répondre de façon originale et passionnée aux craintes et aspirations des électeurs.

Rapidement, elle doit donner aux jeunes – qui votent en masse pour Bernie Sanders – des raisons de se rallier derrière sa candidature. Elle doit aussi trouver des façons de séduire les électeurs indépendants et les républicains irrités par l’attitude et les propos de Donald Trump.

Être élue ne sera donc pas nécessairement, pour elle, un jeu d’enfant. Oui, elle peut, potentiellement, faire subir une raclée au Parti républicain. Mais la course pourrait aussi être très serrée si son rival continue à mettre le feu avec succès aux règles du jeu de la politique américaine.

Nous serons aux premières loges de ce choc des titans potentiel. Il nous reste à espérer que Hillary Clinton et son équipe trouveront les moyens de vaincre un candidat qui mise sur l’intolérance et le mensonge, dont la politique étrangère et les penchants protectionnistes ont de quoi, en tant que voisins des Américains, nous inquiéter.

C’est que depuis le retrait de ses deux derniers rivaux, Donald Trump se retrouve fin seul dans la course à l’investiture de son parti. Plus rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter. Son couronnement sera une formalité.

Donald Trump, candidat républicain présumé à l’élection présidentielle de novembre… Abraham Lincoln, l’un des plus illustres représentants du parti, doit probablement se retourner dans sa tombe.

Mais, pour paraphraser l’un des contemporains de ce président marquant, Mark Twain, l’annonce de la mort du Parti républicain est grandement exagérée.

Donald Trump a su faire mordre la poussière à tous ses rivaux républicains alors qu’il reste encore quelques semaines à la saison des primaires et caucus. C’est pour lui une bénédiction, pour trois raisons.

– Contrairement à ce que plusieurs avaient prédit, il n’y aura pas de guerre fratricide lors de la convention républicaine de juillet. Donald Trump devrait donc s’en sortir sans trop de cicatrices et pourra se servir de l’événement comme un tremplin vers la Maison-Blanche.

– Sa victoire claire et nette (il pourra récolter les 1237 délégués nécessaires pour triompher) lui accorde une légitimité qu’il n’avait pas auparavant et vient prouver qu’il a l’étoffe d’un gagnant en politique et pas seulement dans le monde des affaires. Tout ça va modifier la perception de l’électorat à son égard.

– Hillary Clinton, elle, n’a pas le champ libre. Elle doit encore consacrer temps et argent à lutter contre Bernie Sanders.

La plupart des sondages donnent actuellement Hillary Clinton gagnante d’un duel contre Donald Trump. Mais il reste encore six mois avant la présidentielle. Elle ne doit surtout pas sous-estimer son adversaire.

Ce n’est pas seulement en le dénonçant qu’elle va triompher. Ni en affirmant que les Américains ne peuvent pas prendre le risque de voter pour lui. D’ailleurs, certains sondages montrent déjà qu’il a convaincu bon nombre d’électeurs qu’il sera meilleur qu’elle pour relancer l’économie du pays.

Hillary Clinton doit plutôt se ressaisir. Depuis le début de la campagne, elle a trop souvent été dans l’ombre. Elle n’a pas su inspirer ni répondre de façon originale et passionnée aux craintes et aspirations des électeurs.

Rapidement, elle doit donner aux jeunes – qui votent en masse pour Bernie Sanders – des raisons de se rallier derrière sa candidature. Elle doit aussi trouver des façons de séduire les électeurs indépendants et les républicains irrités par l’attitude et les propos de Donald Trump.

Être élue ne sera donc pas nécessairement, pour elle, un jeu d’enfant. Oui, elle peut, potentiellement, faire subir une raclée au Parti républicain. Mais la course pourrait aussi être très serrée si son rival continue à mettre le feu avec succès aux règles du jeu de la politique américaine.

Nous serons aux premières loges de ce choc des titans potentiel. Il nous reste à espérer que Hillary Clinton et son équipe trouveront les moyens de vaincre un candidat qui mise sur l’intolérance et le mensonge, dont la politique étrangère et les penchants protectionnistes ont de quoi, en tant que voisins des Américains, nous inquiéter.

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