Donald Trump, le meilleur ennemi de l’Amérique
Donald Trump est le candidat rêvé des leaders autoritaires qui veulent voir les Etats-Unis s’enfoncer – et il n’y a aucune chance qu’il arrête ses délires.
A tous ceux qui se plaignent du ciel de plomb qui pèse sur la France, on recommande de s’intéresser à ce qui se passe aux Etats-Unis – on ne s’y ennuie pas. Pour l’élection présidentielle du 8 novembre prochain, les Américains auront le choix entre de graves erreurs et une incompétence abyssale, entre une femme qui n’engendre aucun élan et un homme qui provoque un scandale après l’autre.
Donald Trump vient en effet de recevoir les compliments du régime nord-coréen, lesquels font suite à ceux de Vladimir Poutine, qui avait salué, dès le mois de décembre 2015, un “homme brillant et plein de talent”. Le candidat républicain n’en est plus à une absurdité près, mais sa manière incroyable de surfer sur l’ignorance des masses lui vaut l’appui amusé – et très intéressé – des meilleurs ennemis de l’Amérique.
Trump, “un homme politique sage” selon Pyongyang
A plusieurs reprises, Trump, reprochant à la Corée du Sud de profiter impunément des Etats-Unis, a menacé, une fois élu, d’en retirer les troupes américaines (près de 30000 hommes) si Séoul n’assumait pas davantage le coût de leur déploiement. Joie de Pyongyang! Le journal du pouvoir, Rodong Sinmun, y fait l’éloge du milliardaire américain, qualifié de “sage”, tandis qu’Hillary Clinton est jugée “bornée”.
Le site de propagande du régime, DPRK Today, va plus loin encore en considérant que “Trump n’est pas au bout du compte un candidat au langage grossier, étrange ou ignorant, mais un homme politique sage, capable de regarder vers l’avenir”.
Rappelons un simple détail: en janvier dernier, la Corée du Nord s’est prévalue d'”un événement miraculeux en faisant retentir le son magnifique et grisant de [sa] première bombe H” (Kim Jong-un). Il y a six mois, Trump avait déclaré que le dirigeant nord-coréen était sans doute “un fou”, mais qu’il fallait lui “accorder du crédit” parce qu’il avait su s’imposer, malgré son jeune âge, à tant de généraux…
Pyongyang s’amuse, Moscou s’esclaffe, mais Donald Trump, totalement au-dessous du niveau requis pour un président, continue d’avancer: nul doute que Vladimir Poutine pense que s’il était élu il n’en ferait qu’une bouchée, notamment sur les grands dossiers internationaux.
Hillary Clinton, point d’arrêt de Trump
En avril, le milliardaire n’a pas hésité à qualifier l’Otan d’organisation “obsolète” et a vilipendé ses membres, qui ne contribuaient pas assez aux dépenses: “Nous les protégeons, nous leur apportons une protection militaire et bien d’autres choses encore, et ils arnaquent les Etats-Unis. Et vous savez ce que nous faisons contre cela? Rien.” Trump est le candidat rêvé des leaders autoritaires qui veulent voir les Etats-Unis s’enfoncer – et il n’y a aucune chance qu’il arrête ses délires. Le point d’arrêt, justement, pose problème, puisqu’il n’est autre qu’Hillary Clinton.
Face aux assauts du démagogue, la candidate démocrate semble vouloir colmater une digue submergée par des flots de stupidité; elle court de brèche en brèche, fait le procès de son adversaire avec un temps de retard invariable, jusqu’à donner l’impression d’être sur la défensive, car c’est toujours Trump qui choisit les terrains de polémique. Elle se précipite pour dénoncer tant d’incompétence en estimant que son adversaire républicain “n’est pas quelqu’un qui devrait détenir les codes nucléaires”.
Mais ce type de répliques ne constitue pas vraiment un plan de bataille. Hillary Clinton, percluse de contradictions, est contrainte àune campagne anti-Trump, alors que son adversaire a le vent en poupe et qu’elle manque étrangement de souffle. Condamnée à l’inflation verbale, qui n’est pas son meilleur répertoire, elle est à la peine. Au bout du compte, sa meilleure chance demeure dans le tissu d’âneries de son adversaire.
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