Following a Series of Mistakes, Trump’s Popularity Plummets

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Une mauvaise gestion de sa campagne électorale, des déclaration toujours plus controversées… Le candidat républicain n’a jamais été aussi impopulaire.

Plus le 18 juillet et la convention républicaine approchent, plus la popularité de Donald Trump s’effondre. Selon une étude réalisée par ABC News et le Washington Post, 7 Américains sur 10 sont défavorables à l’élection du magnat de l’immobilier. Le 20 juin, il n’atteignait que 39,4% d’intentions de vote dans les sondages, contre 45% pour sa rivale démocrate, Hillary Clinton. Un mois auparavant, le même institut les donnait au coude-à-coude à 43%. Retour sur les dernières erreurs de Donald Trump.

Une campagne présidentielle sous-financée

Jamais un candidat républicain en lice à des élections présidentielles n’avait démarré sa campagne présidentielle avec aussi peu de fonds. Les caisses de Donald Trump ne comptent que 3 millions de dollars. Celles d’Hillary Clinton culminent à 42 millions. «Donald Trump n’a pas développé un réseau de donateurs suffisant lors des primaires. Il s’autofinançait et comptait sur les médias pour lui faire sa publicité gratuitement, explique à Libération Vincent Michelot, spécialiste de l’histoire politique américaine et professeur à Sciences Po Lyon. Il n’a pas anticipé qu’il allait devoir financer une élection générale, bien plus coûteuse que les primaires.»

Le candidat compte aujourd’hui sur le comité national républicain, qui dirige le parti à l’échelle nationale. Il lui a notamment confié la gestion de la campagne dans les swing states, Etats cruciaux pour la victoire. «Normalement, c’est l’inverse, remarque le spécialiste. C’est à Trump de donner des fonds au comité pour les campagnes des candidats républicains à la Chambre des représentants et au Sénat.»

L’attentat d’Orlando : l’attaque de trop envers les musulmans

Dès le lendemain de la tuerie d’Orlando, qui a fait au moins 49 morts dans un club gay, Donald Trump a réitéré ses attaques contre les musulmans, montant encore d’un cran dans la violence. «Quand je serai élu, je suspendrai l’immigration depuis les régions du monde qui sont historiquement une source de terrorisme contre les Etats-Unis, l’Europe ou nos alliés», a-t-il promis dans un discours, rappelant son désir d’interdire l’entrée de musulmans sur le territoire américain.

Un discours qu’il paye cher dans les sondages. «Donald Trump rentre dans cette campagne avec un style trop proche de celui qu’il avait dans les primaires. Aujourd’hui, il doit convaincre le pays dans son entier dans sa globalité. Il ne peut plus se contenter de déclarations à l’emporte-pièce», explique à Libération Soufian Alsabbagh, spécialiste de la politique américaine et auteur de l’ouvrage la Nouvelle Droite américaine.

Un directeur de campagne «pas au niveau»

La stratégie de Trump : être toujours au centre de l’attention. Pendant les primaires, le républicain a donc enchaîné meetings et interviews à la télévision, n’hésitant pas à appeler directement les plateaux des émissions politiques et à multiplier les déclarations choquantes. Aux manettes de cette communication, Corey Lewandowski. En mars, il avait été inculpé pour avoir violenté une journaliste lors d’un meeting en Floride.

Lewandowski était un directeur de campagne qui n’avait jamais dirigé de présidentielle. Controversé dans le parti, car il ne tempérait pas le caractère éruptif de son candidat. Bref il n’était n’était «pas au niveau», ont fait savoir les trois enfants de Donald Trump, très présents dans la campagne de leur père. Il a finalement été licencié lundi. Pour Soufian Alsabbagh, c’est la preuve que le milliardaire commence à professionaliser sa campagne pour lui donner une envergure présidentielle. «En prenant cette décision, Donald Trump comprend qu’il doit cibler l’ensemble des Américains et non plus les seuls Républicains.»

Le juge Curiel, accusé de partialité pour être «mexicain»

Le candidat à la Maison Blanche, souvent critiqué pour ses déclarations racistes et xénophobes, est depuis le 3 juin soumis aux mêmes accusations de la part de son propre parti. Mis en cause par plus de 5 000 étudiants qui l’accusent de les avoir arnaqués dans le cadre de la Trump University, il s’est attaqué au juge fédéral, Gonzalo Curiel, en charge des poursuites, mettant en avant ses origines mexicaines.

Dans un entretien au Wall Street Journal, il a affirmé qu’il y avait «un conflit d’intérêts absolu» dans ce procès du fait des «origines mexicaines» du juge qui lui serait défavorable en raison du projet de mur avec le Mexique. Des propos qui ont scandalisé certains membres du parti républicain. Pourtant, le candidat est bien conscient de la nécessité d’unifier son parti pour vaincre Hillary Clinton. «En mai, lorsqu’il a été sûr de sa victoire aux primaires, Trump avait promis de changer, de réparer sa relation avec les Républicains qu’il n’avait pas hésité à humilier pendant la campagne, rappelle Vincent Michelot. Mais sa réaction lorsqu’il a été critiqué a été “Soit vous vous taisez, soit je gagnerai tout seul.”»

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