Free Trade: Trump Is Duping Us

Published in Le Devoir
(Canada) on 13 July 2016
by Mathieu Bédard (link to originallink to original)
Translated from by Samantha Nzessi. Edited by Melanie Rehfuss.
The Republican Party’s presumptive candidate for the presidency of the United States, Donald Trump, has had an adverse effect on opening the border, and, in particular, on trade between the U.S. and Mexico, one of the warhorses. He claims that free trade is not profitable for the U.S. According to him, NAFTA is a “disaster” that must be renegotiated, an opinion shared by 33 percent of Canadians, based on a recent poll. Although most of Donald Trump’s platform is unpopular in Canada, his opposition to free trade seems to somewhat resonate. The reality nonetheless remains that the agreement has had positive effects on the three participating countries.

Trade liberalization has brought about sustainable benefits, despite a few short-term setbacks. That is one of the incontestable conclusions of the economic analysis, shared by almost all economists. Free trade increases well-being for the countries involved, thanks to a decrease in prices and gains in efficiency.

These effects were observed following the start of NAFTA in January 1994. Work productivity has increased everywhere in North America. In Canada, it has increased by 14 percent. In terms of value, U.S. trade with Canada and Mexico went from $481 billion in 1993 to $1.1 trillion in 2015. While Donald Trump claims that Americans “don’t make anything anymore,” the American manufacturing sector has increased production by 58 percent since the agreement has come into force.

There is no doubt that, as Donald Trump loves to recall, there are fewer jobs in the U.S. manufacturing sector than before, or 29 percent less than there were prior to NAFTA going into effect. Some of these jobs disappeared within less efficient companies that produce at higher prices than their new competitors. For others, this change is due to technical innovations that increase productivity and allow quality of life to grow.

During the 10 years following NAFTA, the opening of the borders was responsible for a slight increase in real salaries in the companies involved – 0.32 percent in Canada and 0.11 percent in the U.S. NAFTA enabled jobs to be created in export industries that pay their employees 15-20 percent more than industries that focus on domestic production.

These data, however, do not convey all the effects of free trade. In many cases, imports stimulate domestic production instead of replacing it. Around 25 percent of American imports from Canada are American-designed products, or were built or rebuilt there, before being re-imported. When it comes to American imports from Mexico, this number is as high as 40 percent.

NAFTA’s effect on the Mexican economy, which has been in bad shape, has often been forgotten in these debates. Free trade reduced the price of several consumable goods by half in just a few years, which helped improve the perpetually precarious circumstances of many Mexicans. The World Bank estimated in 2004 that NAFTA moved 3 million Mexicans above the poverty line.

Free trade has an undeniably positive effect on the economy. If Donald Trump wants to negotiate “a better deal” for the United States, it will undoubtedly have to be an agreement that liberalizes trade even more.


Le libre-échange: Trump nous trompe

13 juillet 2016 | Mathieu Bédard

Le candidat présomptif du Parti républicain à la présidence des États-Unis, Donald Trump, a fait des effets néfastes de l’ouverture des frontières, et en particulier du commerce entre les États-Unis et le Mexique, l’un de ses chevaux de bataille. Il prétend que le libre-échange ne profite pas aux États-Unis. Selon lui, l’ALENA est « un désastre » qu’il faut renégocier, une opinion partagée par 33 % des Canadiens selon un récent sondage. Bien que la quasi-totalité du programme de Donald Trump soit impopulaire au Canada, l’opposition au libre-échange semble y trouver un certain écho. La réalité est cependant que cet accord a eu des effets positifs pour les trois pays participants.

La libéralisation des échanges entraîne des bénéfices durables malgré certains désagréments à court terme. C’est l’une des conclusions incontestables de l’analyse économique, partagée par la presque totalité des économistes. Le libre-échange augmente le bien-être dans les pays concernés grâce à une baisse des prix et à des gains d’efficacité.

Ces effets ont été observés à la suite de l’entrée en vigueur de l’ALENA en janvier 1994. La productivité du travail a augmenté partout en Amérique du Nord. Au Canada, elle aurait augmenté de 14 %. En valeur, les échanges des États-Unis avec le Canada et le Mexique sont passés de 481 milliards en 1993 à 1,1 billion de dollars américains en 2015. Alors que Donald Trump prétend que les Américains « ne produisent plus rien », le secteur manufacturier américain a augmenté sa production de 58 % depuis l’entrée en vigueur du traité.

Il ne fait aucun doute que, comme Donald Trump se plaît à le rappeler, il y a beaucoup moins d’emplois dans le secteur manufacturier aux États-Unis que par le passé, soit 29 % moins qu’avant l’entrée en vigueur de l’ALENA. Certains de ces emplois ont disparu chez les entreprises moins efficaces qui produisent à des prix plus élevés que leurs nouveaux concurrents. Pour d’autres, ce changement est dû aux innovations techniques qui accroissent la productivité et permettent au niveau de vie de tous d’augmenter.

Durant les dix années suivant l’entrée en vigueur de l’ALENA, l’ouverture des frontières a été responsable d’une légère augmentation des salaires réels dans les entreprises concernées de 0,32 % au Canada et de 0,11 % aux États-Unis. L’ALENA a permis la création d’emplois dans des industries qui exportent et qui paient en moyenne des salaires de 15 à 20 % plus élevés que les industries qui se concentrent sur la production domestique.

Ces données ne traduisent toutefois pas tous les effets du libre-échange. Dans bien des cas, les importations stimulent la production domestique au lieu de la remplacer. Environ 25 % des importations américaines depuis le Canada sont des produits de conception américaine, ou qui y ont été construits ou transformés, puis réimportés. Dans le cas des importations américaines en provenance du Mexique, ce chiffre grimpe à 40 %.

L’effet de l’ALENA sur l’économie mexicaine, qui a longtemps battu de l’aile, est aussi souvent oublié dans ces débats. Le libre-échange a réduit le prix de plusieurs biens de consommation de moitié en quelques années, ce qui a permis d’améliorer la condition toujours précaire de nombreux Mexicains. La Banque mondiale estimait en 2004 que l’ALENA avait fait passer trois millions d’entre eux au-dessus du seuil de la pauvreté.

Le libre-échange a un effet positif indéniable sur l’économie. Si Donald Trump veut négocier « a better deal » pour les États-Unis, ce devra forcément être un traité qui libéralise encore davantage les échanges.

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