Trump’s Wall, Obama’s Failure

Published in Le Devoir
(Canada) on 29 July 2016
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Translated from by Nathanael Milien. Edited by Alexandra Mullin.
Donald Trump's promise to build an anti-immigrant wall on the Mexican border is a bunch of populist nonsense. It's no less true that president Barack Obama will soon leave the White House on a failure that's not only total but shocking when it comes to immigration.

It was an eloquent plea for openness and social dialogue that President Barack Obama delivered on Wednesday evening at the Democratic Convention. Inspiring speech, certainly, although a little soaked in the syrup of conviction and the feeling that America can only progress – as long as Hillary is elected president next November, of course. In any case, it's the opposite of the heinous and furious speech from the Republican Trump, which Obama did not hesitate to denounce as toxic.

That said, and like he had done in January in his last state of the union speech, the president apologized for having failed to alleviate the divisions that have been tearing apart American politics for a long time. Divisions that have gone in crescendo during his presidency.

It will have been a failure full of consequences for American society, largely ascribable, moreover, to the ultra-partisan position that the Republican majority in Congress has decided to adopt for reasons that are as electoral as they are ideological. The failure, and then the absence of useful legislative results, will have had the heaviest consequences in two fields in particular: immigration and gun control.

Perhaps, in regards to the scandalous absence of progress on the gun control issue, it is the mediocrity of the Republicans, who are controlled by the National Rifle Association, that deserves all the blame. But still, on the ceaseless debate concerning the illegal immigration of Latinos, Mr. Obama has his share of responsibility due to the fact that nothing was put in place since his arrival to the White House eight years ago.

President Obama is in fact the one under which, compared to all American presidents, the greatest number of illegal immigrants has been deported. Under his administration, a record number of 2.5 million people will have been deported, primarily to Mexico and to Central America – which would be almost equivalent to those deported during the whole 20th century. It's a more embarrassing reality for a president who has not stopped pleading for compassion given that a significant number of those deported are children and teenagers.

Obama’s strategy apparently consisted of showing firmness when it comes to border control in the hope that the Republicans would agree to take it easy and to reform the immigration system, which would have finally put in place, at the very least in stammering manner, necessary regulation procedures of illegal migrants. That bargaining attempt did not work.

Not happy about authorizing the massive deportation of migrants, and with a large number of them demanding refugee status, President Obama's government went on to outsource the problem by financing the reinforcement of the surveillance, by notoriously corrupt Mexican authorities, of the violent border between Mexico and Guatemala. Without any real result other than worsening the misery and the ill treatment in Guatemala, El Salvador and Honduras, these three countries are plagued by gangs and poor human rights.

In desperation, Mr. Obama attempted in November 2014 to impose, by executive order, reform of the immigration system and to force the Republicans to act, to some extent. Through this order a temporary regulatory program was created to halt deportation procedures of up to five million illegals and to authorize them to work in the United States for a three-year period. At the end of June, the project was absurdly overturned by the Supreme Court in a lawsuit brought forth by Texas.

In the end, unable to reform the immigration system, Mr. Obama will objectively find himself putting up barriers against a community whose economic contribution to the American society is important.


La promesse de Donald Trump de faire construire un mur anti-immigrants sur la frontière mexicaine est d’une bêtise populiste consommée. Il n’est pas moins vrai que le président Barack Obama quittera bientôt la Maison-Blanche sur un échec non seulement total, mais choquant en matière d’immigration.

C'est un éloquent plaidoyer en faveur de l’ouverture et du dialogue social, mercredi soir à la convention démocrate, qu’a livré le président Barack Obama. Discours inspirant, certes, encore qu’un peu trop trempé dans le sirop de la conviction et du sentiment que la société américaine ne peut que progresser — à condition bien entendu qu’Hillary soit élue en novembre prochain à la présidence. Tout le contraire, en tout cas, du discours haineux et rageur du républicain Trump, dont M. Obama ne s’est pas gêné pour mettre en évidence la toxicité.

Cela dit, et comme il l’avait fait en janvier dans son ultime discours sur l’état de la nation, le président s’est excusé pour avoir échoué à apaiser les divisions qui déchirent la vie politique américaine depuis trop longtemps. Des déchirements qui seront allés en crescendo sous sa présidence.

Ç’aura été un échec lourd de conséquences pour la société américaine, largement attribuable, au demeurant, à la posture ultrapartisane que le Congrès à majorité républicaine a décidé d’adopter, pour des raisons autant électorales qu’idéologiques. L’échec, et donc l’absence de résultats législatifs utiles, aura été le plus lourd de conséquences dans deux domaines en particulier : l’immigration et le contrôle des armes à feu.

Si, en ce qui concerne l’absence scandaleuse de progrès sur la question du contrôle des armes à feu, c’est l’inintelligence des républicains, complètement inféodés à la National Rifle Association (NRA), qui est entièrement à blâmer, il se trouve que, s’agissant de l’incessant débat autour de l’immigration illégale des latinos, M. Obama a sa part de responsabilité dans le fait que rien ne s’est arrangé depuis son arrivée à la Maison-Blanche il y a huit ans.



Le président Obama est en fait celui sous lequel, de tous les présidents américains, le plus grand nombre d’immigrants illégaux ont été expulsés. Auront été renvoyés sous son administration un nombre record de 2,5 millions de personnes, essentiellement au Mexique et en Amérique centrale — ce qui équivaudrait à presque autant d’expulsés que pendant tout le XXe siècle. Réalité d’autant plus gênante pour un président qui n’aura cessé de plaider l’altruisme qu’une importante proportion d’entre eux sont des enfants et des adolescents.

Sa stratégie aura apparemment consisté à faire preuve de fermeté quant au contrôle des frontières dans l’espoir que les républicains acceptent de leur côté de mettre de l’eau dans leur vin et acquiescent à une réforme du système d’immigration qui aurait enfin mis en place, à tout le moins de manière balbutiante, une nécessaire procédure de régularisation des migrants illégaux. Cette tentative de marchandage n’a pas fonctionné.

Non content d’autoriser l’expulsion massive de migrants dont une grande partie revendique à juste titre le statut de réfugié, le gouvernement du président Obama est ensuite allé jusqu’à sous-traiter le problème en finançant le renforcement par les autorités mexicaines, notoirement corrompues, de la surveillance de la frontière notoirement violente du Mexique avec le Guatemala. Sans autre véritable résultat que celui de creuser la misère et la maltraitance au Guatemala, au Salvador et au Honduras, ces trois pays gangrenés par les gangs et la faiblesse de l’état de droit.

En désespoir de cause, M. Obama a bien tenté, en novembre 2014, d’imposer par décret présidentiel une réforme du système d’immigration. De forcer la porte républicaine, en quelque sorte. Par ce décret était créé un programme provisoire de régularisation qui aurait mis à l’abri des procédures d’expulsion jusqu’à cinq millions d’illégaux et qui les aurait autorisés à travailler aux États-Unis pour une période de trois ans. Fin juin, le projet a été absurdement invalidé par la Cour suprême dans une cause de contestation portée le Texas.

Si bien qu’au final, ne parvenant point à réformer le système d’immigration, M. Obama se sera objectivement trouvé, lui aussi, à dresser des barrières contre une communauté dont la contribution économique à la société américaine est pourtant capitale.
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