La santé d’Hillary Clinton devient un sujet de campagne
Gilles Biassette, le 12/09/2016 à 16h07
La candidate démocrate au scrutin présidentiel du 8 novembre a fait un malaise dimanche, lors des cérémonies en hommage aux victimes du 11 septembre 2001.
Une pneumonie a été diagnostiquée, alimentant les attaques des républicains, qui jugent Hillary Clinton trop fragile pour gouverner, et peu transparente.
► Que s’est-il passé dimanche 11 septembre ?
Les images tournent en boucle sur les télévisions américaines et sur les réseaux sociaux depuis dimanche. On y voit la candidate démocrate à la Maison-Blanche de dos et chancelante, luttant pour tenir debout en attendant son véhicule. Et quand le van aux vitres teintées s’arrête, ce n’est qu’avec l’aide de deux gardes du corps qu’elle parvient à y prendre place.
Quelques minutes plus tôt, Hillary Clinton avait dû quitter la cérémonie anniversaire en hommage aux victimes du 11 Septembre 2001. Après avoir passé une heure et demie à Ground Zero, lieu des attentats à New York, l’ancienne Première dame « a eu un coup de chaud », selon son équipe de campagne.
En raison de la chaleur qui frappait Manhattan dimanche, elle a été victime de déshydratation, ce qui l’a contrainte à trouver refuge dans l’appartement voisin de sa fille Chelsea. Quelques heures plus tard, elle en sortait tout sourire, debout, et assurait se sentir bien.
► De quoi souffre la candidate démocrate ?
Après un long silence de plusieurs heures, l’équipe de campagne de la candidate démocrate a fini par reconnaître que le soleil brillant sur Ground Zero n’expliquait pas tout… Dans un communiqué établi par le médecin personnel d’Hillary Clinton, Lisa Bardack, on apprenait que la candidate avait bien été réhydratée, mais aussi qu’elle souffrait d’une pneumonie, diagnostiquée deux jours plus tôt, et qu’elle était traitée par antibiotiques.
Malgré ce communiqué, de nombreux points en suspens demeurent. Le QG démocrate n’a ainsi pas jugé utile de préciser la nature de cette affection respiratoire, qui peut être de plusieurs types. Une pneumonie peut en effet être causée par des bactéries, par un virus ou, plus rarement, par des champignons qui attaquent les poumons. Aucune indication non plus quant à la façon dont Hillary Clinton réagissait au traitement.
En attendant, la candidate démocrate, visiblement affaiblie, a dû modifier ses plans de campagne. L’ex-Secrétaire d’État a ainsi renoncé à un déplacement prévu lundi et mardi en Californie pour participer à des événements de levée de fonds.
► Quel peut être l’impact de ce problème de santé sur la campagne électorale ?
En termes politiques, cette maladie, et les images qui ont accompagné cette révélation dimanche, constitue, à moins de deux mois du vote, une très mauvaise nouvelle pour la candidate et son entourage. D’abord, parce qu’il faut modifier un calendrier toujours mûrement réfléchi. Dans une campagne américaine, le temps, qu’il soit passé auprès des électeurs, auprès des médias ou auprès des contributeurs financiers, est précieux, et minuté.
Mais les dommages sont encore plus manifestes en termes d’image. L’épisode apporte de l’eau au moulin de Donald Trump (70 ans) qui répète depuis des mois qu’Hillary Clinton, âgée bientôt de 69 ans, n’a pas l’énergie et la force nécessaires pour s’installer dans le bureau ovale. Les républicains ne manquent pas de rappeler que l’ancienne chef de la diplomatie avait été victime de thromboses en 1998 et 2009, ainsi que d’une commotion cérébrale suivie d’un caillot à la tête en 2012, après une chute.
Pire encore, cet épisode, et la façon dont il a été géré par le camp démocrate, justifie les attaques dénonçant la « culture du secret » des Clinton. Bill et Hillary sont en effet régulièrement accusés de ne pas tout dire aux Américains, aussi bien sur leur fortune et sur leurs relations avec les grands de ce monde, que sur leur santé. La pneumonie d’Hillary Clinton compliquera encore la tâche de la candidate démocrate, qui n’inspire qu’une confiance relative à ses compatriotes.
Gilles Biassette
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.