Trump and Miss Piggy

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Trump et « Miss Piggy »

Tôt hier matin, Donald Trump, candidat au poste de président de la première puissance mondiale, a diffusé une série de messages passionnés sur Twitter.

Sur l’économie américaine ? Sur son fameux « plan secret » pour vaincre le groupe État islamique ? Sur une réforme de l’immigration ? Non, non et non. Vous n’y êtes pas…

Le politicien républicain s’est à nouveau vidé le coeur au sujet de l’ancienne Miss Univers, Alicia Machado, qui fait la manchette dans les médias américains depuis lundi.

Ce jour-là, son nom a été mentionné par Hillary Clinton lors du premier débat présidentiel. « Il l’a appelée “Miss Piggy”. Ensuite, il l’a appelée “Miss Housekeeping” (“Miss femme de chambre”), parce qu’elle est latina », a affirmé la candidate démocrate devant plus de 80 millions de téléspectateurs. Son rival fulminait.

Le lendemain matin, Trump aurait dû reconnaître ses torts et présenter des excuses. Il en a plutôt remis une couche. Il a laissé entendre qu’il avait eu raison de la surnommer « Miss Piggy » : « Elle avait pris tellement de poids, c’était un véritable problème », a-t-il lancé.

Attendez, ce n’est pas fini…

Les journalistes américains ont creusé l’histoire. Ils ont rappelé qu’il y a 20 ans, Donald Trump avait humilié Alicia Machado, alors âgée de 18 ans, en la forçant à s’entraîner devant les médias. Elle « aime manger », a-t-il dit. Puis, en marge de cette opération de relations publiques gênante, il a déclaré : « Si elle continue, elle pourrait manger tout le gymnase ! »

Récemment, le New York Times a interrogé l’ancienne reine de beauté à ce sujet. « Après cet épisode, j’ai souffert d’anorexie et de boulimie pendant cinq ans », a-t-elle confié.

Hier, donc, Donald Trump a ramené cette histoire sur le tapis.

Il a attaqué tant Alicia Machado que Hillary Clinton. « Wow, Hillary la corrompue a été dupée par ma pire Miss Univers, qui s’est servie d’elle. Hillary l’a présentée comme un ange sans vérifier son passé, c’est terrible », a-t-il écrit. Alicia Machado est « dégoûtante », a ajouté le candidat, soutenant qu’elle avait participé à une « vidéo sexuelle ».

Certains ont du mal à s’expliquer pourquoi le politicien milliardaire a relancé ce dossier, qui le fait si mal paraître. Et qui donne des munitions additionnelles à sa rivale à moins de 40 jours de l’élection.

C’est pourtant simple : c’est Donald Trump tout craché.

Toute cette affaire démontre à la fois qu’il est incapable d’admettre ses erreurs et que son tempérament n’est pas celui d’un futur président.

Elle rappelle comment l’intimidation et les insultes sont, chez lui, une marque de commerce.

Sa réaction à l’égard des kilos en trop d’Alicia Machado est une – autre – pièce à conviction accablante qui prouve que ses défauts vont de l’autoritarisme au sexisme, en flirtant avec le racisme.

Il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre ce nouvel épisode du « Trump show ». Il s’explique par la véritable nature du candidat républicain à la Maison-Blanche.

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