No Knockout for Clinton, but Clear Victory in Points

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Pour Clinton, pas un K.-O., mais une nette victoire aux points

Le style de Trump, agressif et déconcertant, lui avait permis de triompher de ses adversaires des primaires. Mais a montré ses limites contre Hillary.

« On ne peut pas gagner une élection sur un débat, avait dit un proche de Donald Trump, mais on peut la perdre. » Il ne croyait pas si bien dire. Son candidat n’a peut-être pas perdu définitivement la partie après le premier des trois débats qui doivent convaincre les électeurs américains hésitants du meilleur choix pour leur pays le mardi 8 novembre, mais il a au moins un genou à terre. Et les sondages des prochains jours devraient confirmer que l’élan dont bénéficiait le candidat atypique des républicains depuis un mois, au point de faire pratiquement jeu égal avec Hillary Clinton à la veille de leur face-à-face, a été brutalement arrêté.

Ce n’est pas que Donald Trump ait été ridicule, comme certains des augures politiques le prédisaient, tout en redoutant que ses outrances ne déstabilisent son adversaire démocrate. Il a même incontestablement marqué des points pendant les vingt premières minutes de leur confrontation. En effet, sur l’économie, même s’il n’a pas donné beaucoup de précision sur son programme, son argument selon lequel l’Amérique ne pouvait plus se permettre de voir partir ses emplois à l’étranger parce qu’elle est trop laxiste dans la protection de son économie a très certainement fait mouche auprès de la classe moyenne américaine. Ceux qui, loin de profiter de l’embellie relative des années Obama, ne se sont jamais remis de la crise des subprimes de 2008. Et s’il a esquivé la bataille de chiffres sur laquelle voulait l’entraîner Hillary Clinton, il n’a pas hésité à faire gros sur « l’Amérique en train de devenir un pays du tiers monde » en prenant en exemple la richesse des aéroports de certains pays du Golfe avec l’état de « délabrement dans lequel se trouvent l’aéroport de LaGuardia ou JFK », à New York.

Hillary connaît ses dossiers dans les moindres détails

Mais ce sont justement ces outrances qui fonctionnaient si bien lorsqu’il était opposé au moment des primaires à Jeb Bush ou Ted Cruz qui ont montré leurs limites lors de ce débat où, pour la première fois, Trump se retrouvait « dans la cour des grands ». Car, en face d’une Hillary Clinton, la forte en thème qui connaît ses dossiers dans les moindres détails, cite des chiffres, des statistiques, des rapports, des lois, des traités, des points de droit, sans jamais faire une erreur, au risque parfois de lasser son auditoire, le candidat atypique est soudain apparu bien peu préparé à la fonction qu’il ambitionne.

Sur les rapports entre les communautés, la violence dans les villes, les risques terroristes, la lutte contre Daech, le traité conclu avec l’Iran et la solidarité avec les pays de l’Otan, Trump a montré qu’il était assez court. Et, pour tout dire, pas très sûr de lui. Celui qui depuis qu’il s’est lancé en politique, il y a à peine un peu plus d’un an, s’est révélé si habile à vendre à la télévision comme dans ses meetings son expérience d’entrepreneur qui a réussi a manifesté que c’était là son seul vrai bagage. Et que dans un débat, comme celui d’Hofstra University, sa seule défense consistait à reprocher à son adversaire d’avoir été aux affaires depuis trente ans. « Avec vous, nous perdons sur tous les plans », a-t-il martelé en plusieurs occasions, qu’il s’agisse du commerce, de la dette, des cyberattaques, de l’Irak ou de la menace de Daech. Au point d’amener Hillary Clinton, à qui il reprochait « d’avoir combattu Daech sans succès toute sa vie d’adulte », à s’interroger pour savoir si elle était responsable de tout ce qui était arrivé au monde depuis trente ans.

Un échange résume assez bien l’étendue de leur différence. Agacé par l’avalanche de précisions qu’Hillary Clinton apportait à leur discussion, Trump lui a reproché d’avoir trop bachoté sur la préparation de leur débat, alors que lui, pendant ce temps, « allait à la rencontre des Américains ». « Vous savez à quoi d’autre je me suis préparée, pendant ce temps ? a-t-elle répondu avec un air de défi. À être présidente. » Tout était dit.

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