Derrière cette formule qui sonne comme un raccourci clavier ou un sous-genre de punk, les uns ne voient qu’un euphémisme pour désigner un vieux démon des Etats-Unis : le suprémacisme blanc. Les autres perçoivent plutôt une frange mutante de l’extrême droite «made in USA». Cette «droite alternative» prendrait source dans la Nouvelle Droite française et les identitaires islamophobes européens pour le fond, et les forums de discussions en ligne pour la forme. Sous couvert de déconne anti-politiquement correcte, l’alt-right convertit des légions de jeunes Blancs frustrés à des théories racialistes et antiféministes hors d’âge. Qu’il s’agisse d’un Frankenstein réactionnaire ou d’une baudruche médiatique, le mot obsède les politologues depuis qu’une pluie de grenouilles (leur mascotte) s’est abattue sur les réseaux sociaux, à mesure que la candidature de Donald Trump prenait de l’ampleur. La mouvance sort de l’ombre quand le milliardaire embauche comme directeur de campagne Steve Bannon, qui se vante d’avoir fait de son média, Breitbart, «la plateforme de l’alt-right». Il est désormais le premier stratège du président élu. En six mois, l’alt-right est passé des entrailles du Web à la Maison Blanche. G.G.
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