Donald Trump and the Decline of the Fourth Estate

Published in Le Devoir
(Canada) on 2 February 2017
by Pierre Simard (link to originallink to original)
Translated from by Elona Ritchie. Edited by Rachel Pott.
Donald Trump and the media just cannot get along. One day, he pretends the press does not exist and addresses Americans directly through Twitter. The next day, he gives a journalist the cold shoulder for a question or comment that he does not like.

This show of force between the press and the leader of the most powerful country on Earth is not something to brush off. It is a tangible sign of the decline of what is often called the fourth estate.

The mass media, which we once believed could make or break a government, failed to influence enough voters to stop Donald Trump from entering the White House. Why did their arguments fall on deaf ears?

Information Cascade

For those in the public choice school, voters are rationally ignorant. Since individual votes have practically no influence on electoral results, voters tend to be rationally apathetic. They pay little attention to electoral campaigns and do not inform themselves about political issues.

This flaw in our democratic system has long allowed the mass media to influence election results. How? By launching information cascades.

It is simple. Because it is expensive to do your own research, citizens rely on the media most of the time. Information that appears on TV or in newspapers is considered true. Contradicting or arguing against that information is risky. Additionally, rather than put their credibility on the line, voters would rather go with the flow and do as others do. They follow the flock.

Let us imagine an American voter who must choose a presidential candidate. Suppose that, at first, this voter slightly prefers Trump because the candidate’s policies better connect with him than Clinton's. Since there is hardly any time to analyze each of the candidates' policies, the voter is not certain about this choice.

The media focuses on this voter: the rationally ignorant person who is likely to flip and vote the way the fourth estate prefers. People thought it would be enough to expose voters to months of commentary from analysts and specialists, apparently more informed and shrewd than electors, who near unanimously favored Hillary Clinton.

The Media Is Losing Influence

Why did voters not succumb to the anti-Trump offensive led by major U.S. media outlets? The increase in social media sources may have offered voters a low-cost way to find information that reinforced their own preferences.

Voters may have felt deceived in the past and are now doubting the quality of information they receive from the mainstream media.

No matter which of these hypotheses is right, they both lead to the same conclusion: Information cascades are less efficient and, consequently, the fourth estate is in decline.

This is good news for those who believe the media should not be able to influence electoral results. However, it is bad news for those who see the media as an essential counterweight to state power.

As for the media elite, it is a lesson in humility that's even harder to accept, considering that it is coming from Donald Trump, whose attitude and behavior are to say the least… debatable.


Rien ne va plus entre Donald Trump et les médias. Un jour, le nouveau président fait comme si la presse n’existait pas et s’adresse directement aux Américains par Twitter. Le lendemain, il rabroue un journaliste pour une question ou un commentaire qui ne lui convient pas.

Ce bras de fer entre la presse et le chef du plus puissant pays du monde est loin d’être futile. C’est une manifestation tangible du déclin de ce que l’on désigne souvent comme le quatrième pouvoir.

Les grands médias, que l’on jugeait jadis capables d’élire ou de défaire un gouvernement, auront échoué à influencer suffisamment l’électorat pour empêcher Donald Trump d’emménager à la Maison-Blanche. Mais que s’est-il passé pour que l’électeur reste sourd à leur appel ?

Cascade informationnelle

Pour l’école des choix publics, l’électeur est un ignorant rationnel. Comme son vote n’a pratiquement aucune influence sur le résultat électoral, il a tendance à demeurer rationnellement apathique. Il prête peu attention aux campagnes électorales et ne cherche pas à s’informer sur la chose publique.

Cette carence de notre système démocratique a longtemps permis aux grands médias d’influencer les résultats électoraux. Comment ? En lançant des cascades informationnelles.

La recette est simple. Parce qu’il est coûteux de faire ses propres recherches, les citoyens s’en remettent la plupart du temps aux médias. La seule diffusion d’une information à la télé ou dans les journaux s’accompagne d’un gage de vérité. Contredire et même argumenter cette information devient une opération risquée. Aussi, plutôt que d’y laisser sa crédibilité, l’électeur préférera suivre le courant dominant et faire comme les autres. C’est l’effet moutonnier.

Imaginons le cas fictif de cet électeur américain qui doit choisir son président. Supposons qu’il a, au départ, une légère préférence pour Trump, dont le discours le rejoint davantage que celui de Clinton. Comme il n’a guère de temps à consacrer à l’analyse des propositions de chacun des candidats, il n’est pas convaincu de faire le bon choix.

C’est cet électeur qui est dans la mire des médias : c’est cet ignorant rationnel qui est susceptible de changer son fusil d’épaule et de voter dans le sens souhaité par le quatrième pouvoir. Il suffisait, croyait-on, de l’exposer pendant des mois à l’avis d’analystes et de spécialistes, tous soi-disant mieux informés et avisés que lui, et dont les propos favorisaient quasi unanimement Hillary Clinton.

Médias en perte d’influence

Pourquoi les électeurs n’ont-ils pas succombé à la cabale anti-Trump menée par la grande presse américaine ? On peut penser que la multiplication des médias sociaux permet maintenant aux électeurs de trouver à faible coût une information qui renforce leur préférence de départ.

Une autre possibilité, c’est que les électeurs ont le sentiment d’avoir été bernés dans le passé et doutent maintenant de la qualité de l’information transmise par les grands médias.

Qu’importe, ces deux hypothèses convergent vers une perte d’efficacité des cascades informationnelles et, par conséquent, le déclin du quatrième pouvoir.

Il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle pour ceux qui considèrent que nos médias ne doivent pas avoir le pouvoir d’influencer les résultats électoraux. C’est cependant une très mauvaise nouvelle pour les autres qui voient les médias comme un contre-pouvoir essentiel à l’État.

Quant à l’élite médiatique, c’est une leçon d’humilité d’autant plus difficile à accepter qu’elle leur aura été servie par un Donald Trump, dont l’attitude et le comportement sont pour le moins… discutables.
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