Le nucléaire: une chasse gardée!?
Par Karim MOHSEN – Mardi 18 Juillet 2017 00:00
La Chambre des représentants états-unienne a voté, vendredi dernier, la création d’une nouvelle branche de l’armée des Etats-Unis – «Corps de l’espace» – qui serait chargée de gérer les opérations spatiales. Ce qui annonce, à terme, la course à l’armement spatial qui ne pourrait être qu’atomique, polluant un peu plus l’environnement spatial. Le danger est proche. Dans l’esprit des législateurs états-uniens cette décision – ils le soulignent – entre de plain-pied dans la protection des Etats-Unis. Certes! Relevons néanmoins, que les Etats-Unis, à l’instar des grandes puissances – occidentales, il faut le préciser – se permettent ce qu’ils proscrivent de facto aux autres. Alors que l’atome, vecteur de défense, n’est ni acquis ni maîtrisé sur la Terre, un pays cherche à l’exploiter dans l’espace. Il est patent, que l’armement conventionnel n’a [pas] sa place dans l’espace, seule l’énergie atomique sera utile dans le vide interplanétaire. C’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger sur le fait que la recherche scientifique, plus précisément la recherche nucléaire et ses applications, soit considérée par l’Occident comme une chasse gardée. Vendredi dernier, le monde célébrait le deuxième anniversaire de l’accord sur le nucléaire iranien, par lequel Téhéran s’est vu réduire ses prérogatives dans ce domaine. Notons que l’Iran nen a retiré aucun bénéfice, l’accord restant sans effet ni retombée significative pour le pays. L’Iran rentré dans les rangs, l’Occident s’attaque au nucléaire nord-coréen, demandant à Pyongyang (rien de moins) le démantèlement de son programme nucléaire. Plus que jamais, la maxime «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais» est de mise. Les Etats-Unis ont ainsi le droit de se défendre, y compris en créant des armes spatiales, les
autres n’ont le droit que de se conformer à ce qui leur est prescrit. Mise en quarantaine, isolée, sanctionnée, la Corée du Nord, a ainsi estimé avoir le droit d’avoir sa propre force de dissuasion. La question n’est pas de faire chorus et dire que la Corée du Nord constitue un danger pour la sécurité du monde. En fait, tout pays qui détient des armes de destruction massive – surtout lorsque ce pays n’est soumis à aucun contrôle, ce qui est le cas des Occidentaux – constitue un danger potentiel pour la sécurité de notre planète. Les choses étant ce qu’elles sont, ce n’est pas encore là – du moins pour le moment – l’essentiel. L’essentiel, est cette interdiction faite aux pays tiers de s’adonner à des recherches dans des secteurs arbitrairement soustraits à leur connaissance, dès lors qu’ils ne répondent pas aux critères édictés par l’Occident. En effet, en dehors de la Russie et de la Chine – les deux seules grandes puissances non occidentales disposant de la force atomique – les vrais décideurs en la matière, ce sont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et…Israël. Le leadership de la guerre contre le nucléaire iranien a été assuré par les Etats-Unis et Israël [lequel est une puissance nucléaire clandestine, hors du droit international, non contrôlée et incontrôlable]. C’est donc ce quarteron d’Etats qui s’intitule abusivement «communauté internationale» qui a établi des critères de «confiance» pour tout pays voulant accéder au savoir-faire des technologies de pointe, en particulier la recherche nucléaire. Or, ledit critère de «confiance» occidental est spécieux. Ainsi, les Occidentaux qui se permettent de pousser jusqu’à leurs ultimes extrémités ces connaissances (cf; la décision états-unienne concernant les armes spatiales), prétendent, dans le même temps, prohiber l’accès à ces connaissances à une grande partie de l’humanité sous le prétexte que celle-ci ne partage ni leur croyance ni leur vision du monde et de son devenir. Ainsi, tout programme de recherche nucléaire qui échappe à ces gardiens du temple est aussitôt qualifié, par eux, de programme nucléaire militaire. Nous l’avons dit, le programme nucléaire civil est une supercherie occidentale, dès lors que tout programme de recherche, quel que soit son but peut avoir des applications militaires. Cela, l’Occident le sait parfaitement qui veut contrôler toute recherche pouvant aboutir à la maîtrise du know-how – singulièrement dans le nucléaire – permettant des applications aussi bien civiles que militaires. Toute la problématique est donc là: l’Occident veut instaurer des frontières fictives dans le traitement du savoir, ne voulant pas que des pays puissent, par leurs seuls moyens, accéder à un savoir qu’il veut exclusif. Aussi, quand la carotte ne suffit pas, il utilise la bâton. L’Iran, la Corée du Nord et tout pays n’entrant pas dans le «politiquement correct» édicté par l’Occident, fait ainsi désordre. A l’évidence, cette chasse gardée que l’Occident veut instaurer sur le nucléaire est inconcevable!
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