Washington and Pyongyang Face the Irreparable

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Tout est possible. Même si pour l’heure, c’est seulement une escalade verbale, rien ne garantit qu’une guerre nucléaire n’éclate pas entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Hier, dans l’île de Guam, ce territoire de l’océan Pacifique cédé par l’Espagne aux Etats-Unis en 1898, les préparatifs de mise à l’abri de la population en cas d’attaque nord-coréenne, se poursuivaient à cadence soutenue. Même Hawaï, le 50e Etat américain, se prépare à une attaque nucléaire. Il est situé à égale distance entre Washington et Pyongyang. Cet Etat se trouve à 20 minutes d’un tir de missile intercontinental nord-coréen. C’est dire que la menace est prise très au sérieux. D’autant que le Washington post vient de révéler que «Pyongyang a réussi à suffisamment miniaturiser une bombe atomique pour l’embarquer sur l’un de ses missiles intercontinentaux…Elle dispose de 60 ogives nucléaires». Il n’y a donc plus de doute là-dessus. Pourtant, cela n’empêche pas la «guerre des mots» qui a cours entre les deux belligérants. Les Etats-Unis avaient auparavant appliqué plusieurs sanctions économiques dont la toute dernière date du 5 août dernier et est contenue dans une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU que même la Chine et la Russie (alliés de la Corée du Nord) ont votée. Ces sanctions semblent sans effet sur Pyongyang qui poursuit inlassablement ses essais de tirs de missiles. La raison semble tenir sur des exemples d’événements qui ont marqué les dirigeants nord-coréens. «Le Pakistan possède l’arme nucléaire, personne ne pense à renverser les militaires pakistanais. Sadam Hussein et Kadhafi n’avaient pas la bombe, ils ont fini pendu pour l’un, lynché pour l’autre» avance-t-on à Pyongyang. Comprendre que l’arme nucléaire et les missiles intercontinentaux sont pour la Corée du Nord une question de survie. Ceci dit, il est clair qu’un affrontement de ce type conduirait à une catastrophe humanitaire, dont l’histoire a gardé les exemples de Hiroshima et de Nagasaki, qui a eu lieu précisément en ce même mois d’août il y a 72 ans. Malgré tout, les intérêts des uns et des autres, diffèrent totalement. La Chine et la Russie ne peuvent pas rester neutres devant un tel conflit s’il a lieu. L’Occident n’est pas forcément uni derrière les Etats-Unis même si l’Australie a confirmé, hier, son soutien à la Maison-Blanche. Depuis son élection, Donald Trump s’est mis à dos plusieurs pays dont le Mexique, Cuba et le Venezuela. Sa sortie de l’accord de Paris ne fait pas de Paris en particulier et de l’Europe en général ses alliés. Sur le plan interne, le président américain est très affaibli par plusieurs affaires. Une guerre nucléaire aurait l’étrange avantage de les «remiser». C’est dire que beaucoup de paramètres rendent la menace nucléaire très réelle. «Les options militaires sont totalement en place et prêtes à être employées», a déclaré hier Donald Trump. Qui dégainera le premier?

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