La semaine qui vient de s’écouler était censée être favorable à Donald Trump, mais elle s’achève par de nouvelles difficultés pour le président américain, qui ne peut s’empêcher de créer la controverse.
Sa cote de popularité, qui avait plongé après ses propos ambigus à la suite des violences racistes de Charlottesville à la mi-août, s’était légèrement améliorée ces dernières semaines. Et il espérait faire du projet de réforme fiscale, présenté en début de semaine par le camp républicain, le premier succès législatif de son mandat.
Mais la politique, Dame Nature et la propension du président à tweeter des commentaires provocateurs ont repris le dessus et la tendance positive a fait place aux accusations et aux reculs.
En huit jours, Trump a déclaré la guerre aux joueurs de football américain qui posent un genou à terre pendant l’hymne national pour dénoncer les tensions raciales aux États-Unis ; ses alliés républicains ont renoncé à abroger la loi sur la couverture maladie de Barack Obama ; son ministre de la Santé a démissionné après les révélations sur son goût pour d’onéreux déplacements en jets privés ; et sa gestion de l’aide pour l’île américaine de Porto Rico, ravagée par un ouragan, a été vivement critiquée.
Il a aussi essuyé un camouflet lors d’une élection primaire sénatoriale dans l’Alabama, où le candidat républicain qu’il défendait a été battu par un ultraconservateur héros de la droite religieuse.
Samedi, pour le deuxième week-end consécutif, Trump s’est replié dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il s’en est pris à la maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, qui réclamait avec force depuis plusieurs jours l’aide des autorités fédérales pour Porto Rico.
Le président américain lui a reproché de faire preuve d’un « leadership médiocre » et a critiqué les autorités de l’île qui « veulent que l’on fasse tout pour eux ». Alors que les Portoricains, dépassés par l’ampleur des dégâts causés par Maria, se languissaient d’une aide qu’ils disaient ne pas voir arriver, il a affirmé que les autorités fédérales faisaient « un travail fantastique ».
Attention détournée
Les commentaires de Trump sur Mme Cruz ont choqué. « Porto Rico a besoin d’aide, pas d’intimidation », a tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.
Alors que la réaction des autorités fédérales après les deux ouragans ayant frappé le Texas puis la Floride lui avait valu des louanges, le président américain est apparu, dans les jours suivant l’ouragan Maria, obsédé par la vague de protestation des joueurs de football américain, qui sont majoritairement noirs.
Il les a accusés de « manquer de respect » envers le drapeau américain, ce qui a conduit les propriétaires de clubs à s’associer publiquement à leurs joueurs, au nom de la liberté d’expression. La polémique s’est étendue au basket-ball, où la star de la NBA LeBron James a sèchement répondu sur Twitter au président américain, qui a retiré aux Golden State Warriors d’Oakland et à leur meneur, Stephen Curry, une invitation à la Maison-Blanche, comme il est la tradition pour le champion en titre.
« Tu es un crétin », a tweeté LeBron James. « Aller à la Maison-Blanche était un grand honneur avant que tu y sois. »
Les opposants à Donald Trump estiment que ses débordements sur Twitter ne sont là que pour détourner l’attention de la vraie crise qui pourrait menacer le président : les ingérences de la Russie dans la campagne présidentielle de l’an dernier. Le FBI et le Congrès enquêtent pour déterminer l’existence d’une éventuelle collusion entre la Russie et l’équipe de campagne de Donald Trump en vue d’influencer le scrutin en la faveur de ce dernier.
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