In the aftermath of the Cold War, the U.S. found itself in a hegemonic position on the world stage. With a combination of power and the absence of rival states, America was largely able to shape this stage according to its interests. The occupants of the White House since the early 1990s all aimed to preserve this advantage.
With his “America First” slogan, President Donald Trump appears to be fully committed to this line of thinking. However, the emergence of new centers of gravity in international relations (especially Asia), the crises shaking the United States and its Western allies (Islamist terrorism, the 2007-2008 financial and economic crisis), and the disastrous first year of the Trump presidency have accelerated the realignment of the international order. Not surprisingly, China is the big winner here.
The demographic weight, the economic dynamism, the enmities between states and the absence of a collective regional security mechanism are all factors that place Asia at the heart of international relations in the 21st century. Bearing formidable future prospects as well as the risk of major conflicts, this global change is an inevitable phenomenon that commands sustained attention on the part of Western powers, especially the United States. President Obama well understood this by putting into place a strategy to rebalance American foreign policy toward the Asia-Pacific region.
This strategy was certainly imperfect, notably in terms of its goals. Was it up to Washington to set up a new model of relations between world powers and China? Was the ambition of the Obama administration instead to create a new system of alliances with long-standing partners that felt threatened by Chinese power?
Whatever it was, President Obama did manage to make the United States a long-standing Asia-Pacific player. Much more than a trade agreement, the Trans-Pacific Partnership was to symbolize the durability of Washington’s engagement in the region. By announcing his willingness to withdraw from this agreement upon his arrival in the White House, Trump undermined the credibility of the United States with its Asian allies.
Their confidence in Washington’s willingness to play a leadership and rebalancing role in Asia with an increasingly powerful China was put to the test by this brutal withdrawal. Worse, the Trump administration has not yet set out a clear strategy for Asia and has not filled senior official posts in this region. It is thus hardly surprising that the level of confidence toward the United States in Asia has dramatically fallen over the past year.
As if that weren’t enough, the White House announced early this week that Trump will not participate in the ASEAN summit after his first Asian tour scheduled for early November.* This meeting could have been an opportunity for the American president to reassure his counterparts and to directly address pressing security points with them, ranging from North Korea to tensions in the South China Sea, as well as the fight against terrorism.
Nature abhors a vacuum, so the American disengagement in Asia, as well as on the global stage, leaves the field open to Beijing. Now that Xi Jinping has emerged stronger than ever from the 19th National Congress of the Communist Party, Trump should attend the ASEAN summit (especially since he is scheduled to leave the Philippines, where the summit is held, on the eve of its opening). His absence will only consolidate the perception of a decline, a uselessness, and a loss of credibility of American power.
Since January 2017, the Chinese president has not hesitated to exploit every opportunity to present himself as a leader of the international order and its progress, whether the issue is free trade, the fight against climate change, or the Iran nuclear deal. However, the first year of Trump’s presidency illustrates that the primary threat to American hegemony is not located in Beijing, Moscow, or Brussels, but rather in the Oval Office. Trump still has three years to turn the tide.
*Editor’s note: ASEAN stands for the Association of Southeast Asian Nations and members include Brunei, Cambodia, Indonesia, Laos, Malaysia, Myanmar, Philippines, Singapore, Thailand and Vietnam.
La Chine, grande gagnante de «l’Amérique d’abord»
Au lendemain de la guerre froide, les États-Unis se retrouvèrent dans une position hégémonique sur la scène internationale. Disposant de l’ensemble des attributs de la puissance et en l’absence d’États rivaux, ils étaient largement en mesure de façonner cette scène selon leurs intérêts. Les locataires qui se sont succédé à la Maison-Blanche depuis le début des années 1990 ont tous eu pour objectif de préserver cet avantage.
Avec son adage « l’Amérique d’abord » (« America First »), le président Donald Trump semble s’inscrire, d’une façon tout à fait assumée, dans cette lignée. Pour autant, l’émergence de nouveaux centres de gravité des relations internationales (particulièrement l’Asie), les crises secouant les États-Unis ainsi que leurs alliés occidentaux (terrorisme islamiste, crise économique et financière de 2007-2008) et une première année de présidence Trump désastreuse ont accéléré le réagencement de l’ordre international. Sans surprise, la Chine en est la grande gagnante.
Le poids démographique, le dynamisme économique, les inimitiés entre États et l’absence de mécanisme régional de sécurité collective sont autant de facteurs qui placent l’Asie au coeur des relations internationales du XXIe siècle. Porteur de formidables perspectives d’avenir tout autant que de risques de conflits majeurs, ce basculement du monde est un phénomène inéluctable qui commande une attention soutenue de la part des puissances occidentales, États-Unis en tête. Le président Obama l’avait bien compris en mettant en place une stratégie de rééquilibrage de la politique étrangère américaine vers l’Asie-Pacifique.
Cette stratégie était certes imparfaite, notamment au niveau de ses objectifs. S’agissait-il pour Washington de mettre sur pied un nouveau modèle de relations entre grandes puissances avec la Chine ? L’ambition du gouvernement Obama était-elle plutôt de créer un nouveau système d’alliances avec des partenaires de longue date se sentant menacés par la puissance chinoise ?
Quoi qu’il en soit, le président Obama était parvenu à faire des États-Unis un acteur durablement ancré en Asie-Pacifique. Bien plus qu’un accord commercial, le Partenariat transpacifique (TPP) devait symboliser la pérennité de l’engagement de Washington dans la région. En annonçant dès son arrivée à la Maison-Blanche sa volonté de se retirer de cet accord, Donald Trump mina la crédibilité des États-Unis auprès de leurs alliés asiatiques.
Leur confiance en la volonté de Washington de jouer en Asie un rôle d’encadrement et de rééquilibrage d’une Chine à la puissance de plus en plus affirmée fut mise à rude épreuve par ce retrait brutal. Pire, le gouvernement Trump n’a toujours pas énoncé de stratégie claire pour l’Asie et n’a pas pourvu les postes de hauts fonctionnaires affectés à cette région au sein de l’appareil gouvernemental. Il n’est dès lors guère surprenant que le niveau de confiance envers les États-Unis en Asie ait radicalement chuté au cours de la dernière année.
Comme si cela ne suffisait pas, la Maison-Blanche a annoncé plus tôt cette semaine que Donald Trump ne participera pas au sommet de l’ASEAN au terme de sa première tournée asiatique prévue début novembre. Cette rencontre aurait pu être l’occasion pour le président américain de rassurer ses homologues et d’aborder directement avec eux des enjeux de sécurité pressants, allant de la Corée du Nord aux tensions en mer de Chine méridionale, en passant par la lutte contre le terrorisme.
La nature ayant horreur du vide, le désengagement américain en Asie, et plus largement de la scène internationale, laisse le champ libre à Pékin. Alors que Xi Jinping est sorti renforcé du 19e Congrès national du Parti communiste, Trump devrait participer au sommet de l’ASEAN (d’autant plus qu’il quittera les Philippines, où se déroule le sommet la veille de son ouverture). Son absence ne fera en effet que consolider la perception d’un déclin, d’une inutilité et d’une perte de crédibilité de la puissance américaine.
Depuis janvier 2017, le président chinois n’a certes pas manqué d’exploiter la moindre occasion de se présenter comme le garant de l’ordre international et de ses avancées. Qu’il s’agisse du libre-échange, de la lutte contre les changements climatiques ou de l’accord sur le nucléaire iranien. Cela étant, la première année de la présidence Trump tend à démontrer que la principale vulnérabilité à l’hégémonie américaine ne se situe pas à Pékin, à Moscou ou à Bruxelles, mais bien dans le Bureau ovale. Trump a encore trois ans pour renverser la tendance.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.