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Center of Resistance at Parkland

March 27, 2018

Published in Le Devoir
(Canada) on 16 March 2018
by Guy Taillefer (link to original link to original)

Translated from by Laura Napoli. Edited by Helaine Schweitzer.

Nineteen years after the tragedy at Columbine, which killed 13 people and ushered in an era of school shootings across the nation, hundreds of thousands of high school students from around the country left class on Wednesday to protest the extreme ease with which firearms can be purchased in the United States. Students from Columbine, who hadn’t even been born in 1999, participated as well. This demonstration was nothing less than exceptional, bearing witness to an anger that is still going strong, one month after the spark was lit by the Parkland shooting.

This wave of discontent must endure for a long time and must become politically significant so that things end up changing, since so much of the absurd defense of the Second Amendment to the Constitution has become a matter of big money. Otherwise, it is realistically doubtful that that the National Rifle Association gun lobby will dissolve in the face of this extraordinary, but still embryonic, protest movement.

Politicians in Florida have taken some small, timid steps to tighten gun control since the disastrous shooting that killed 17 people at Marjory Stoneman Douglas High School on Feb. 14. The ultra-Republican governor, Rick Scott, signed a law last Friday that raises the minimum age to purchase all types of weapons from 18 to 21, but it’s a law that has also ceded to the false idea that the solution to violence is armed teachers, an idea dear to the NRA. In fact, nothing in this new legislation fundamentally addresses the proliferation of assault weapons in that state.

At the federal level, there has so far been total and complete inaction. At the beginning of the week, Donald Trump gave up and retreated, after having promised in the wake of the shooting to fight for tighter control over firearm sales and after reproaching congressional Republicans for being “afraid of the NRA.” Here again, the White House endorsed the prospect of armed teachers, which the advocacy movement born in Parkland clearly rejected.

Making matters worse, the White House announced the creation of a federal commission on school security and entrusted its leadership to Betsy DeVos, the incompetent secretary of education famously known for having defended, in confirmation hearings last year, the idea that guns could have their place in schools “to protect from potential grizzlies.”

Other large student gatherings have been planned: first on March 24 in Washington, then on April 20, on the occasion of the anniversary of Columbine. These gatherings will test the resilience of the opposition against the complacency of politicians.

Foyer de résistance à Parkland
Dix-neuf ans après la tragédie de Columbine, qui avait fait 13 morts et inauguré dans la conscience nationale l’ère des fusillades dans les écoles, des centaines de milliers d’élèves d’écoles secondaires de tout le pays ont quitté les classes, mercredi, pour protester contre l’extrême facilité avec laquelle on peut se procurer des armes aux États-Unis. Y ont participé des élèves de l’école de Columbine, qui n’étaient pas nés en 1999. Une mobilisation rien de moins qu’exceptionnelle en ce qu’elle vient témoigner d’une colère qui, allumée il y a un mois par la tuerie de Parkland, ne s’éteint pas.
Il faudra en effet que cette vague de contestation vive encore longtemps et prenne de l’ampleur politiquement pour que les choses finissent par changer, tant la défense jusqu’à l’absurde du deuxième amendement de la Constitution est devenue une affaire de gros sous. À défaut, on peut réalistement douter de la solubilité du lobby de la National Rifle Association (NRA) dans cet extraordinaire, mais néanmoins embryonnaire, mouvement de contestation.
De timides petits pas ont été franchis par les politiques en Floride pour resserrer le contrôle des armes depuis la funeste fusillade qui a fait, le 14 février, 17 morts à l’école Marjory Stonema Douglas. L’ultrarépublicain gouverneur Rock Scott a bien signé vendredi dernier une loi qui reporte de 18 à 21 ans l’âge minimum pour acheter tout type d’armes, mais c’est une loi qui cède en même temps à l’idée faussement sécuritaire que la solution à la violence passe par des enseignants armés, idée chère à la NRA. Rien, en fait, dans cette nouvelle législation, ne s’attaque fondamentalement à la prolifération des armes d’assaut dans cet État.
À l’échelle fédérale, l’immobilisme est à ce jour demeuré total. Donald Trump s’est livré en début de semaine à une crapuleuse reculade, après avoir promis dans la foulée de la tuerie de militer pour un contrôle plus serré de la vente d’armes et avoir reproché aux élus républicains du Congrès d’« avoir peur de la NRA ». Là encore, la Maison-Blanche a entériné le projet de profs armés, ce que rejette clairement le mouvement de revendication né à Parkland. Comble de bêtise, la Maison-Blanche a annoncé la création d’une commission fédérale sur la sécurité scolaire en confiant sa présidence à Betsy DeVos, incompétente ministre de l’Éducation fameusement connue pour avoir défendu en auditions de confirmation, l’année dernière, l’idée que les fusils pourraient avoir leur place dans les écoles « pour se protéger des grizzlys ».
D’autres grands rassemblements d’élèves ont été convoqués : d’abord le 24 mars, à Washington, puis le 20 avril, à l’occasion de l’anniversaire de Columbine. Ils testeront la résilience de l’opposition à la complaisance des politiciens.

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