Noxious Trump at the United Nations

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Donald Trump aime claironner que c’est à son initiative que les sanctions internationales ont été renforcées contre la Corée du Nord et que ce sont ces sanctions qui ont contraint Kim Jong-un à se rapprocher de la table des négociations, à défaut de s’y être encore assis. Si ces sanctions ont joué un rôle, il reste que le monde n’en serait pas là n’eût été la main tendue à Pyongyang par Moon Jae-in, nouveau président sud-coréen déterminé à ses risques et périls à tenter, par efforts tous azimuts d’apaisement et de réconciliation, à sortir la péninsule de sa vieille logique de crânerie militaro-nucléaire. On ne peut qu’espérer que « la diplomatie du clair de lune » appliquée depuis un an par M. Moon continue de porter ses fruits. M. Trump peut bien colporter tous les « faits alternatifs » qu’il lui plaira, il n’empêche que M. Kim est encore loin, malgré quelques concessions, d’avoir obéi aux sommations américaines de dénucléarisation.

De moins en moins crédible sur la scène internationale en même temps que de plus en plus dangereux, M. Trump a poursuivi dans la même veine en se présentant mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU, réunie en grand-messe annuelle, pour affirmer qu’il fallait aussi imposer sa « campagne de pression maximale » au régime iranien. Sans apparemment se rendre compte que, reprenant sa rengaine anti-multilatéraliste, il péchait par contradiction et incohérence en appelant « toutes les nations » à isoler l’Iran. Bientôt deux ans que cet homme est devenu président : il peut se compter chanceux que le ridicule ne tue pas.

Des décennies de sanctions contre l’Iran ont pourtant démontré que les stratégies d’endiguement n’avaient au final qu’appauvri les gens et renforcé l’aile dure du régime islamique. Le reniement de l’accord sur le nucléaire iranien n’améliore pas les relations internationales, il les envenime.

C’est dire que, sur la complexité du monde, M. Trump n’a d’autre projet que celui de plaquer la loi du plus fort. Au Moyen-Orient comme ailleurs, il fait le jeu des dictatures, celles de l’Arabie saoudite et de l’Iran, tout en encourageant la droite et l’extrême droite israéliennes à poursuivre leur oeuvre de spoliation des terres palestiniennes. Et de cette ignorance découle, au-delà du mépris parfaitement assumé qu’il affiche pour les institutions internationales, une indifférence totale envers les crises humanitaires induites par ses alliances. Celle avec Riyad, en l’occurrence, par laquelle il ferme les yeux sur le sort des cinq millions d’enfants qui sont actuellement menacés de famine au Yémen.

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