The deadly fires that are currently affecting the country show how urgent it is that American authorities work to prevent the threat to climate.
When it comes to climate, the United States is at the heart of a series of paradoxes. It is the country with the most dynamic climate research − leading American universities and research organizations supply a significant portion of the science available on the subject. But it is also the one with the highest number of climate change skeptics among its population and political class − starting with the current administration. Likewise, it is the largest oil producer in the world, but also, without a doubt, the Western country most vulnerable to ongoing upheaval.
The huge fires that are striking California are there to remind us. With a record 71 (and counting) dead and 1,000 missing, the Camp Fire, which has been ravaging the northern part of the state since Nov. 8 and has left the city of Paradise in ruins, has revealed itself to be the deadliest fire in the history of the Golden State. With chronic drought, elevation and temperatures that exacerbate the dry soil, lengthening wildfire seasons, global warming is the main culprit in an oppressive trend.
The Exception Becomes the Norm
Records are being broken at a fast pace. Today, we lament the most devastating fire in the history of the American West Coast, when the record for the largest forest fire in the region was last broken only about three months ago. Since the beginning of the year, more than 4,039 square miles of land have burned.
According to official data from the state of California, of the 10 largest fires recorded in California since 1932, eight have occurred since 2000. Of those eight, four have occurred since 2012. The exception becomes the norm. And yet these numbers say nothing about the distress and social chaos incited by these disasters. In their wake, tens of thousands of people have been displaced or made homeless in one of the richest states in the country, itself among the richest on the planet.
A Profound Fragility
As with the recent flooding in the Aude or the severe drought that has plagued a large part of France for several months, the series of catastrophes sweeping the United States show that nothing will be spared by these phenomena made more likely and more severe by ongoing climate change. With a bit of a lag in Southern Hemisphere countries – in which the economies, the geographical situation and the infrastructure are more vulnerable − northern countries have been learning for a little while now of their profound fragility when faced with the brutality of the climate change that they set in motion.
Will the realization that the hour of reckoning has arrived drive the United States to leave its paradoxes behind? Will it force the political class – primarily Donald Trump – and American opinion to join forces with its own scientists? One should hope so, because the United States’ important position in the world economy makes effective joint action practically impossible without Washington.
It is urgent: At only 1 degree Celsius of warming, we are already, today, alarmed by the magnitude of the damage of climate change. If the international community refuses to do more to fight against global warming, we will need to manage the catastrophes produced by an additional 2 degrees Celsius or 3 degrees Celsius. No one can say at this point if that will be possible.
Incendies en Californie : les Etats-Unis à l’heure des comptes
Editorial. Les feux meurtriers qui touchent actuellement le pays rappellent à quel point il est urgent que les autorités américaines œuvrent contre le danger climatique.
Editorial du « Monde ». Sur la question climatique, les Etats-Unis sont au cœur d’une série de paradoxes. Ils sont le pays dont la recherche sur le climat est la plus dynamique – les grandes universités et les organismes de recherche américains fournissent une part importante de la science disponible sur le sujet. Mais ils sont aussi celui dans lequel la population et la classe politique comptent le plus de climatosceptiques – à commencer par l’administration actuelle. De même, ils sont le premier producteur de pétrole du monde, mais aussi le pays occidental sans doute le plus vulnérable au bouleversement en cours.
Les feux géants qui frappent la Californie sont là pour le rappeler. Avec un bilan (provisoire) de 71 morts et un millier de disparus, le Camp Fire qui ravage le nord de l’Etat depuis le 8 novembre et a laissé en ruine la ville de Paradise se révèle l’incendie le plus meurtrier de l’histoire du Golden State. Sécheresse chronique, élévation des températures qui accentue le dessèchement des sols, allongement des saisons propices aux départs de feu : le réchauffement est le principal coupable d’une tendance lourde.
L’exceptionnel devient la norme
Les records se succèdent à un rythme effréné. On déplore aujourd’hui l’incendie le plus dévastateur de l’histoire de la Côte ouest américaine, alors que le record du feu de forêt le plus étendu jamais relevé dans la région ne remonte guère qu’à un peu plus de trois mois… Depuis le début de l’année, plus de 6 500 km2 sont partis en fumée.
Selon les données officielles de l’Etat californien, sur les dix incendies les plus importants recensés depuis 1932 en Californie, huit se sont produits depuis 2000, dont quatre depuis 2012. L’exceptionnel devient la norme. Et encore ces chiffres ne disent-ils rien de la détresse et du chaos social engendrés par ces désastres. Dans leur sillage, on compte des dizaines de milliers de déplacés ou de sans-abri, dans l’un des Etats les plus riches du pays, lui-même parmi les plus riches de la planète.
Profonde fragilité
Comme les récentes inondations dans l’Aude, ou encore la grave sécheresse qui frappe une grande partie de la France depuis plusieurs mois, les catastrophes en série qui s’abattent sur les Etats-Unis montrent que nul ne sera épargné par l’ensemble des phénomènes rendus plus probables et plus sévères par le changement climatique en cours. Avec un peu de retard sur les pays du Sud – dont les économies, les situations géographiques et les infrastructures sont bien plus vulnérables –, les pays du Nord découvrent à leur tour, depuis peu, leur profonde fragilité face à la brutalité de la dérive climatique qu’ils ont mise en branle.
La prise de conscience que l’heure des comptes est arrivée conduira-t-elle les Etats-Unis à sortir de leurs paradoxes ? Conduira-t-elle la classe politique – Donald Trump au premier chef – et l’opinion américaines à faire cause commune avec leurs propres scientifiques ? Il faut l’espérer, car la position prépondérante des Etats-Unis dans l’économie mondiale rend presque impossible toute action commune effective en l’absence de Washington.
Il y a urgence : à seulement 1 °C de réchauffement, nous sommes déjà, aujourd’hui, saisis d’effarement devant l’ampleur des dégâts de l’aléa climatique. Si la communauté internationale se refuse à faire plus pour lutter contre le réchauffement, ce sont les catastrophes produites par 2 °C ou 3 °C supplémentaires qu’il faudra gérer. Nul ne peut dire, à cette heure, si cela sera simplement possible.
Le Monde
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U.S. companies, importers and retailers will bear the initial costs which most economists expect to filter through the supply chain as a cost-push inflation.