Le président américain risque d’être mis à rude épreuve par les démocrates dès le mois de janvier sur les affaires concernant l’Arabie Saoudite pour le meurtre de Khashoggi et la guerre au Yémen, ainsi que l’enquête du procureur Muller sur sa campagne électorale.
Les sujets de discorde sont nombreux entre Donald Trump et les Démocrates qui ont raflé la majorité lors des élections des “mid-terms” de novembre dernier à la Chambre des représentants. Ils ont déjà montré leurs crocs en parrainant avec des sénateurs républicains une résolution incriminant le prince héritier saoudien dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. En effet, le la a été donné par les démocrates, plus que jamais déterminés à perturber le reste du mandat du locataire de la Maison-Blanche. Pis, ils vont même tenter d’écourter ce mandat à travers le lancement d’une procédure d’impeachment (destitution) contre Donald Trump. Si aucune initiative n’a été encore lancée, cette idée a été toutefois évoquée par certains ténors démocrates, qui ne l’excluent pas totalement. Ils préfèrent patienter pour que ses chances d’aboutir soient réelles. Car, jusque-là, les deux procédures engagées contre les présidents Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 ont été rejetées. Les démocrates envisagent de demander des comptes au président des États-Unis dans les affaires concernant l’Arabie Saoudite, en l’occurrence celle du meurtre de Jamal Khashoggi et la guerre au Yémen, dans lesquelles Mohamed Ben Salmane a une grande responsabilité, alors qu’il bénéficie d’une protection de la part de l’Administration Trump. La résolution commune engagée avec des sénateurs Républicains, visant à déterminer avec exactitude le rôle du prince héritier saoudien pour qu’il en réponde devant les juridictions compétentes, n’est que le début de leur entreprise, puisqu’il est question qu’une enquête soit ouverte au niveau de la Chambre des représentants sur ce dossier. L’autre dossier chaud pour Donald Trump est celui de la collusion entre son équipe de campagne électorale et les Russes, durant 2015. Cette affaire est en train de prendre une ampleur inquiétante pour les Républicains avec les derniers aveux de l’avocat Michael Cohen. Ce dernier est passé du statut de l’avocat personnel et l’incarnation même de la loyauté à Donald Trump, prêt à “prendre une balle” pour son patron, à celui du plus redouté des témoins à charge dans cette affaire. Michael Cohen est devenu aussi un témoin-clé dans la tentaculaire enquête menée par Robert Mueller. M. Cohen a reconnu en novembre que ses contacts avec Moscou pour promouvoir un projet de “tour Trump” se sont poursuivis alors que la campagne était déjà très avancée, contrairement à ce qu’il avait affirmé au Congrès. Et il reconnaît aussi avoir été approché fin 2015 par un Russe qui proposait une coopération “politique” avec l’équipe Trump. Ces révélations constituent des avancées importantes dans l’enquête du procureur Muller qui risque de faire tomber M. Trump. L’immigration est également au cœur d’une bataille politique opposant Donald Trump aux Démocrates. En témoigne la scène incroyable ce mardi dans le bureau ovale, entre le président et des élus démocrates, et en présence de journalistes, à propos du mur qu’il veut construire à la frontière avec le Mexique. Lors d’échanges très tendus entre les deux parties, Donald Trump a menacé d’aller jusqu’au “shutdown” (paralysie de certaines administrations), si les démocrates refuseraient de voter le financement du mur controversé, martelant que la “sécurité aux frontières” devait être une priorité absolue. Seule les bons résultats économiques en 2018 et les bonnes perspectives pour 2019 pourraient sauver la face et servir d’argument pour Donald Trump de faire face à la pression des démocrates et éviter de s’aliéner les républicains, son propre camp.
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