Donald Trump a joué devant le Congrès la carte de l’unité. Mais la division n’est jamais loin.
Donald Trump a un double. Dans le traditionnel discours sur l’Etat de l’Union, le 45e président des Etats-Unis a joué la carte de l’unité. Avec des mots que n’aurait pas reniés son prédécesseur Barack Obama, « construire des ponts », « cicatriser de vieilles blessures », « trouver ensemble des solutions », il est apparu devant le Congrès où son opposition démocrate est majoritaire à la Chambre des représentants, sous un meilleur jour s’élevant au-dessus des partis. Il s’agit « d’un programme ni démocrate, ni républicain, mais un programme pour le peuple américain », a-t-il dit. Une litanie un peu mièvre qui compose ce genre d’exercice où obtenir des applaudissements de la part des congressistes est parfois plus important que d’annoncer de grandes choses.
Mais le discours lénifiant ne peut pas masquer longtemps le « véritable Donald Trump », le @realDonaldTrump de Twitter. Certes il n’a pas déclaré un état d’urgence pour parvenir à obtenir un budget pour construire « son » mur de séparation avec le Mexique, comme certains le redoutaient. Certes il n’a pas annoncé une sortie des Etats-Unis de l’OTAN ou d’une nouvelle alliance . Mais la nature revient au galop lorsqu’il dénonce les enquêtes « ridicules » sur des liens supposés entre sa campagne électorale de 2016 et la Russie ou encore en dénonçant dans la même phrase « l’immigration illégale », « les impitoyables trafiquants d’êtres humains, les cartels de la drogue, les dealers ». Et avant de prononcer son discours, il n’a pas manqué de lancé des tweets vengeurs contre les dirigeants démocrates ou, selon les médias américains, d’insulter Chuck Schumer, le leader de l’opposition au sénat . Car Donald Trump a un souci : celui d’être en chute libre dans les sondages après la fermeture partielle du gouvernement fédéral, le « shutdown » . Un bras de fer qu’il a perdu. Ce qui après avoir tourné le dos aux centristes et aux Républicains modérés, l’oblige à se recentrer sur le noyau dur de son électorat. Or avec une majorité démocrate à la Chambre, ce n’est pas gagné. Docteur Donald ne peut cacher longtemps Mister Trump.
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