Etats-Unis : 10 choses à savoir sur Beto O’Rourke, le démocrate qui se lance dans la présidentielle
Etoile montante du Parti démocrate, le quadragénaire, ancien élu de la Chambre des représentants, annonce sa candidature à la primaire pour la présidentielle de 2020.
Par Philippe Boulet-Gercourt, correspondant aux Etats-Unis
Publié le 14 mars 2019 à 10h54
Il rejoint Bernie Sanders, Elizabeth Warren ou encore Kamala Harris. Candidat à la primaire du Parti démocrate pour la présidentielle américaine de 2020, Beto O’Rourke, 46 ans, sera un challenger sérieux. Il devrait démarrer cette course à l’investiture parmi les favoris… mais la campagne ne fait que commencer. Texan au look de Bobby Kennedy, ancien punk, opposant farouche au mur de Donald Trump… Voici dix choses à savoir sur Beto O’Rourke.
1El Paso
Fils d’un juge du comté, Robert Francis O’Rourke naît le 26 septembre 1972 dans cette ville paisible perdue de l’ouest du Texas. “Beto” (un surnom banal dans cette région) parle couramment l’espagnol. Après des études en Virginie puis à New York, il revient à El Paso en 1988, où il fonde une start-up internet avant d’être élu conseiller municipal, puis congressman.
2Accident
Septembre 1988. Au soir de son 26e anniversaire, O’Rourke heurte un camion sur l’autoroute. Il conduit trop vite, il a trop bu. Il est arrêté et poursuivi pour conduite en état d’ivresse (il devra suivre un stage de sensibilisation). Problème : un témoin déclare à la police que Beto a cherché à fuir la scène de l’accident et qu’il l’en a empêché. O’Rourke nie cette version des faits.
3Punk
Etudiant à Columbia, en 1991, il fonde le groupe punk Foss avec trois potes (il est bassiste). L’été venu, le groupe part en tournée en Amérique du Nord et sort un vinyle, “The El Paso Pussycats”. En couverture, Beto porte une chemise à fleurs très “peace and love”, que les Républicains tenteront d’exploiter pour le discréditer à l’automne 2018 lors des élections de mi-mandat où le démocrate briguait le poste de sénateur du Texas face à Ted Cruz. Bide absolu, c’est le contraire qui se produira.
4Kennedy
Les dents ? Les cheveux en bataille ? Les manches de chemise retroussées ? Aucun doute, son look évoque celui de Robert F. Kennedy, le frère de JFK. O’Rourke est jeune (46 ans), à la fois sérieux et souriant, infatigable en campagne et il dégage une “énergie positive” qui rappelle celle de RFK. Il est proche de Joe Kennedy, congressman du Massachusetts et… petit-fils de Bobby.
5Livestream
Le direct sur les réseaux sociaux, c’est son truc. On l’a ainsi vu laver ses chaussettes dans un hôtel, retransmettre son voyage à Washington avec un congressman républicain dans une voiture de location et, plus récemment, se faire détartrer les dents ! Pendant sa campagne sénatoriale, il a dépensé plus de 8 millions de dollars sur Facebook et 2 millions sur Google.
6″Money”
Plus de 80 millions de dollars, dont près de la moitié venant de petits donateurs : en 2018, O’Rourke a pulvérisé les records de levée de fonds pour une campagne sénatoriale. “Les campagnes futures seront influencées par celle que nous avons construite”, souligne le candidat, qui a refusé l’argent des “Comités d’action politique”, bras armés des entreprises et lobbies de tout poil.
7Homme blanc
Confidence d’une électrice démocrate texane : “Je suis une fan totale de Beto. Mais, honnêtement, je suis prête pour un changement aux plus hautes fonctions de l’Etat, côté diversité raciale et genre.” Beto part favori pour occuper le créneau “candidat blanc anglo-saxon de moins de 70 ans”, mais il devra compter sur ceux qui préféreraient voir une femme enfin présidente.
8Mur
Le mur de Trump est “raciste”, dénonce O’Rourke, qui a grandi à la frontière avec le Mexique. Il a même récemment affirmé qu’il “démolirait le mur” à El Paso, ce qui a lui a valu quelques critiques de démocrates modérés et le surnom, côté républicain, de “Beto sans frontières”. Son programme n’a en fait rien de radical : il vise à régulariser les millions d’immigrés installés depuis longtemps aux Etats-Unis.
9Capitaliste
“Je suis un capitaliste”, confiait-il récemment. L’homme est difficile à classer. Au Congrès, il a fait partie de la New Democrat Coalition, un groupe centriste, et a voté pour le partenariat transpacifique (TPP), un accord de libre-échange dénoncé par Donald Trump. Mais sur le contrôle des armes, l’assurance maladie, l’immigration ou encore les lois anti-trust, il est clairement à gauche.
10Obama
Un “Obama blanc”, comme le surnomment certains? L’ancien président ne tarit pas d’éloges sur ce “jeune homme impressionnant qui a mené une campagne superbe au Texas” : “Ce que j’ai le plus aimé, c’est que sa campagne n’a pas donné l’impression d’être constamment guidée par les sondages, on avait l’impression qu’il basait ses prises de position sur ses convictions.” Mais il est douteux qu’Obama choisisse un favori, avant la primaire.
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