United States: Restricted Movement but Room for Improvement

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Fébrile sur la construction de son mur, Donald Trump congédie Kirstjen Nielsen, sa ministre de la sécurité intérieure, pourtant réputée liberticide.

Donald Trump ne cesse de faire monter les enchères sur l’immigration. À la déjà longue liste de ses plus proches collaborateurs congédiés d’un tweet, il a ajouté dimanche le nom de sa ministre de la sécurité intérieure. Pourtant, Kirstjen Nielsen était associée aux mesures les plus radicalement liberticides en vue de réduire l’immigration en provenance du Mexique. Mais voilà, elle pécherait par absence de résultats. Elle sera remplacée, a annoncé la Maison-Blanche, par Kevin McAleenan, jusque-là chef du service des douanes et de protection des frontières.

« Notre pays est au complet  », a souligné Trump quelques instants plus tard pour justifier son intention de créer une frontière palissade qui soit imperméable à toute migration clandestine. La fébrilité du président, qui n’hésite pas à « dégager » l’une de ses plus dévouées adeptes sur le sujet, est à rapprocher de l’inquiétude qui surgit chez lui et dans son entourage face aux signes avérés de ralentissement de la croissance. Ce coup de mou annoncé de l’économie états-unienne pourrait en effet hypothéquer sérieusement le succès de la campagne déjà entamée par le milliardaire de l’immobilier pour « rempiler » en 2020 à la Maison-Blanche. Ce handicap prévisible le conduit à miser toujours davantage sur ses diatribes xénophobes, en pleine cohérence avec sa stratégie populiste. D’où son impatience à obtenir des résultats tangibles sur la construction d’un rempart anti-immigration au sud du pays, en conformité avec sa promesse de campagne de 2016.

100 000 interpellations de migrants mexicains

Le renouvellement décidé par Trump à la tête de son bureau anti-immigration intervient alors que les statistiques de la police aux frontières révèlent plutôt l’inefficacité des mesures déjà prises par l’administration. Comme le feu vert donné à des extensions du mur déjà existant sur certaines portions de la frontière ou le déploiement de dizaines de milliers de militaires en renforcement des services de protection de la frontière. Quelque 100 000 interpellations de migrants venus du Mexique et originaires pour la plupart d’Amérique centrale (Honduras, Salvador et Guatemala) ont ainsi été enregistrées au mois de mars. Ce serait le plus haut niveau mensuel depuis environ dix ans.

Après avoir déclaré une « situation d’urgence » pour pouvoir financer la construction de son mur en passant outre l’opposition du Congrès, Trump, a mis en garde le Mexique dimanche : « Agissez, a-t-il lancé aux autorités mexicaines, ou nous n’aurons d’autres choix que de fermer la frontière et/ou d’introduire des taxes. » Soit une nouvelle menace de hausse des droits de douane sur les productions mexicaines.

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