The American administration underestimated the resistance of President Nicolas Maduro. The only way forward is to negotiate a transition toward new elections.
Things are not going according to plan in Venezuela – or at least, not as the U.S. planned. To be even more precise, it is not going according to John Bolton’s plan. Bolton is the belligerent National Security Advisor to President Donald Trump. The White House is still determined to have President Nicolas Maduro step down from power one way or another, but miserably underestimated his resistance. It faces today an unappealing choice: either intervene directly or wait for the situation to slowly rot.
Washington's misjudgments on the actual ratio of power between the opposition and the regime inherited from Hugo Chavez were revealed during the events of April 30. According to recent information published by American media, secret negotiations with important players of the Venezuelan regime led the leader of the opposition, Juan Guaido, to believe that he had enough defectors from the regime to launch the final offensive against Maduro.
That is what he attempted to do at dawn on April 30, together with military men and Leopoldo Lopez – another opposition leader who was under house arrest but liberated by one of those defections. However, throughout the day, it appeared that the ones that had promised to disown Maduro changed their minds and the army stayed loyal to the regime.
The "Final Phase" Fiasco
Guaido is considered the legitimate president of Venezuela by about fifty countries, including the U.S. and many European countries, but his "final phase" turned into a fiasco. Lopez took refuge at the Spanish embassy and the next day, Maduro marched in the streets with the army. A few days later, Maduro arrested Guaido’s right-hand man, Edgar Zambrano, the vice president of the National Assembly. Although the regime is getting weaker and weaker, it regained control.
Bolton, furious about how the events played out, tweeted the names of leading figures that had promised to defect and he affirmed that Maduro himself was ready to flee to Cuba but was dissuaded by Moscow. According to The Washington Post, Trump did not appreciate Bolton’s ardor. Trump thinks that he was given bad advice and that he was deceived concerning the longevity of Maduro’s regime. He then had a talk with Russian President Vladimir Putin and concluded that while Russia supports Maduro – with admittedly much fewer troops than in Cuba – it was "not looking at all to get involved in Venezuela." Trump is also involved in another outbreak of violence of much larger intensity in Iran, and as he was elected on the promise to stop American interventions in foreign countries, he has no desire to intervene more directly in Venezuela.
Venezuela itself, however, cannot afford to stay in this deadlock. The humanitarian situation is unbearable for the population that is looking for a safe asylum outside the country. A glimmer of hope appeared in recent days: the negotiations between the regime and the opposition were reestablished, thanks notably to Norwegian mediation. An arranged transition toward new elections, without foreign intervention other than to help negotiations, is the only way forward to get past this Venezuelan disaster.
Venezuela : les Etats-Unis dans l’impasse
Editorial. L’administration américaine a sous-estimé la capacité de résistance du président Nicolas Maduro. Une transition négociée vers de nouvelles élections est la seule issue possible.
Editorial du « Monde ». Les choses ne se passent pas comme prévu au Venezuela – du moins pas comme les Etats-Unis les avaient prévues. Ou, pour être encore plus précis, comme les avait prévues John Bolton, le très belliqueux conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump. Ayant lamentablement sous-estimé la résistance du président Nicolas Maduro, la Maison Blanche, qui reste déterminée à ce qu’il quitte le pouvoir d’une manière ou d’une autre, se retrouve aujourd’hui face à un choix peu attrayant : intervenir directement ou attendre que la situation pourrisse lentement.
Les erreurs de jugement de Washington sur la réalité des rapports de force entre l’opposition et le régime hérité d’Hugo Chavez sont apparues au grand jour au moment des événements du 30 avril. Selon des informations concordantes publiées depuis par les médias américains, des pourparlers secrets avec quelques figures-clés du régime avaient conduit le chef de l’opposition, Juan Guaido, à penser qu’il pouvait désormais compter sur un nombre suffisant de défections dans les rangs du pouvoir pour lancer l’offensive finale contre M. Maduro.
C’est ce qu’il a tenté de faire à l’aube du 30 avril, avec, à ses côtés, quelques militaires et Leopoldo Lopez, autre dirigeant de l’opposition, jusque-là en résidence surveillée, mais que l’une de ces défections avait permis de libérer. Au cours de la journée, cependant, il est devenu clair que ceux qui avaient promis d’abandonner Nicolas Maduro avaient changé d’avis et que l’armée restait loyale au régime.
Le fiasco de « l’offensive finale »
« L’offensive finale » de Juan Guaido – qu’une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis et de nombreux Européens, considèrent comme le président légitime – a tourné au fiasco. Leopoldo Lopez s’est réfugié à l’ambassade d’Espagne et, le lendemain, Nicolas Maduro paradait dans les rues avec l’armée, avant de faire arrêter, quelques jours plus tard, le bras droit de M. Guaido, Edgar Zambrano, vice-président de l’Assemblée nationale. Bien que de plus en plus affaibli, le régime a repris la main.
Furieux devant la tournure des événements, John Bolton a tweeté les noms des personnalités qui avaient planifié de faire défection et affirmé que M. Maduro lui-même était prêt à fuir pour Cuba, mais en avait été dissuadé par Moscou. Selon le Washington Post, M. Trump n’a pas apprécié la fougue de M. Bolton dans cette affaire ; il estime avoir été mal conseillé et induit en erreur sur la longévité de l’équipe Maduro. Depuis, il a eu une longue conversation téléphonique avec le président russe, Vladimir Poutine, et en a conclu que la Russie n’a « aucune envie de s’impliquer au Venezuela », où elle soutient M. Maduro, avec des effectifs toutefois nettement inférieurs à ceux des Cubains. Engagé dans une épreuve de force d’une tout autre ampleur avec l’Iran, M. Trump, qui s’est fait élire en promettant de renoncer à l’aventurisme militaire à l’étranger, n’a aucune envie non plus d’intervenir plus directement au Venezuela.
Le pays, cependant, ne peut pas rester dans une telle impasse. La situation humanitaire est insupportable pour la population, qui se jette sur les routes de l’exil. Une lueur d’espoir est apparue ces derniers jours : le fil du dialogue semble avoir été renoué entre le pouvoir et l’opposition, notamment grâce à une médiation norvégienne. Une transition négociée vers de nouvelles élections, sans interventions étrangères autres que l’assistance aux pourparlers, est la seule issue possible à cette tragédie vénézuélienne.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.