Trump’s High-Risk Gamble

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On sait quand une guerre commence mais on ne peut prédire quand elle se terminera. Lundi la Chine a décidé de répondre oeil pour oeil, dent pour dent à l’augmentation des droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis en relevant à son tour ses droits sur les produits américains. Wall Street a été la première victime de cette nouvelle escalade belliqueuse entre les deux premières puissances mondiales. Et les marchés américains ont entraîné dans leur chute les bourses européennes. Mais le pire est à venir, si les deux puissances ne parviennent pas rapidement à trouver le chemin d’un accord. La deuxième conséquence est économique. Il est certain que la Chine qui dépend étroitement de ses exportations a plus à perdre que les Etats-Unis. Mais Donald Trump prend le risque aussi de freiner la croissance économique américaine. Car si le président américain considère les droits de douane comme des punitions qui devraient rapporter des centaines de millions de dollars au Trésor américain, il s’agit en fait d’un impôt indirect supplémentaire pesant sur la consommation et sur les entreprises importatrices de produits chinois. Cette augmentation risque ainsi de limiter l’effet bénéfique sur l’économie des réductions d’impôts décidées par le même Trump. A plus long terme, une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis fait peser une lourde menace pour le monde, et l’Europe en particulier. Car l’Europe, puissance exportatrice, serait frappé par un ralentissement du commerce mondial. Sans parler des menaces répétées par Donald Trump d’augmenter les droits de douane aux Etats-Unis sur les importations européennes notamment automobiles. In fine c’est l’ensemble du système multilatéral qui est mis à mal. Certes Donald Trump a raison sur un certain nombre de points : la Chine doit ouvrir plus largement son marché et la propriété intellectuelle doit y être mieux protégée. Mais en recourant à des sanctions unilatérales qui appellent des mesures unilatérales de la part de la Chine, il court-circuite le rôle d’arbitre international de l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Et face aux Etats-Unis et à la Chine, l’Europe est réduite à un rôle d’observateur. D’autant que la guerre commerciale intervient alors que l’Europe éprouve d’immenses difficultés à sauver l’accord de 2015 limitant les capacités nucléaires de l’Iran après la décision de Donald Trump de s’en retirer. Certes en faisant monter la tension dans le monde avec la Chine et l’Iran, le président américain vise avant tout son électorat avant l’élection de 2020. Mais il fait prendre aux Etats-Unis et au monde de grands risques.

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