The American president seems to have exhausted his own contradictions.
He does not want war, but he has surrounded himself with advisers whose ultimate goal is chiefly to make the Iranian regime disappear. He advocates the return of American soldiers, but he transforms everything he touches into a mess, to the point of involving new reinforcements on the Strait of Hormuz, already one of the most militarized regions of the world. He disgusts his allies, cuts off his supporters, goes it alone, magnifies the greatness and power of America, but displays a lack of follow-through. Both his experience and the talents of his cabinet members are sorely lacking.
Has President Donald Trump exhausted his own contradictions? Perhaps the most frightening aspect of the latest face-off between the United States and Iran is how, via Twitter, the U.S. president seems to reveal, in real time, his inconsistencies and limitations.
To attack or not to attack? It was a close call, but he called off the attack. The instrument that Trump seems to wield as an ultimate weapon, that of “maximum pressure” — renunciations of past agreements, economic sanctions, military escalation — will be nothing more than a waste of time if they are not followed by a diplomatic vision or even military action, however dangerous. Since his term began, the U.S. president has already experienced a similar failure in North Korea, Syria, Venezuela and soon in Palestine for the so-called plan of the century, handled with his son-in-law Jared Kushner. But nothing works. Except that here, against Iran, in this powder keg that is the Persian Gulf, the consequences of a misstep can be quick and costly.
An Iran accused of jeopardizing the stability of this key maritime corridor, an Iran that could revive its nuclear arms race and, moreover, use its various staging posts to carry out terrorist attacks everywhere? In other times, such a nightmare would have been enough to mobilize a broad coalition of goodwill around the United States, in the name of national security. But today, the disdain, arrogance and amateurism of the American administration are too glaring. Trump must face himself and his own contradictions. While awaiting possible reelection, he has isolated himself. And his "America First" policy has already contributed decisively to further destabilizing the geopolitical landscape.
OPINION. Le président américain semble arriver au bout de ses propres contradictions
Il ne veut pas la guerre, mais il s’est entouré de conseillers dont le but ultime consiste – notamment – à faire disparaître le régime iranien. Il prône le retour à la maison des soldats américains, mais il transforme en pétaudière tout ce qu’il touche, au point d’encombrer de nouveaux renforts le détroit d’Ormuz, déjà l’une des régions les plus militarisées du monde. Il dégoûte ses alliés, se coupe de ses appuis, revendique le cavalier seul, magnifie la grandeur et la puissance de l’Amérique, mais il donne tous les signes de ne rien pouvoir mener à terme, tant son expérience, ses talents et ceux de son équipe semblent faire défaut.
Le président Donald Trump est-il arrivé au bout de ses propres contradictions? Le plus affolant, peut-être, dans les derniers épisodes en date en matière de face-à-face entre les Etats-Unis et l’Iran, c’est la manière dont, via Twitter, le président américain semble dévoiler pratiquement en direct ses incohérences et ses limites.
Attaquera, n’attaquera pas? C’était moins une, mais il a ordonné in extremis de faire demi-tour. L’instrument que Donald Trump semble ériger en arme ultime, celle de la «pression maximale» – reniements d’accords passés, sanctions économiques, escalade militaire – ne sera jamais qu’un coup d’épée dans l’eau si elle n’est pas suivie d’une vision diplomatique, ou alors d’un dénouement militaire, même lourd de dangers. Depuis qu’il est à la Maison-Blanche, le président américain a déjà fait l’expérience d’un échec similaire en Corée du Nord, en Syrie, au Venezuela, et bientôt en Palestine avec le soi-disant «plan du siècle» de son gendre Jared Kushner. Mais rien n’y fait. Sauf qu’ici, face à l’Iran, dans ce baril de poudre qu’est le golfe Persique, les conséquences d’un faux pas peuvent se payer rapidement très cher.
Un Iran accusé de mettre en péril la stabilité de ce couloir maritime névralgique, un Iran qui pourrait relancer sa course à l’armement nucléaire et de surcroît utiliser ses différents relais pour mener des actions de terreur un peu partout? En d’autres temps, un tel cauchemar aurait eu de quoi rassembler autour des Etats-Unis une vaste coalition de bonnes volontés, au nom de la propre sécurité de chacun. Mais aujourd’hui, le dédain, l’arrogance et l’amateurisme de l’administration américaine sont trop criants. C’est face à lui-même que Donald Trump devra affronter ses propres contradictions. Dans l’attente d’une possible réélection, il a fait le vide autour de lui. Et son «America First» aura déjà contribué de manière décisive à atomiser encore un peu plus le jeu des nations.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.