Editorial Personne ne semble vouloir l’affrontement. Mais, autour du détroit d’Ormuz, Américains et Iraniens jouent avec le feu.
L’actualité de l’été se déploiera sans doute à travers les mers. Pas de mois sans pétrolier arraisonné, pas de semaine sans manœuvres menaçantes des États-Unis ou de l’Iran, pas de jour sans polémique sur des drones disparus. S’ajoutent à tout cela depuis samedi – cette fois sur terre – des bruits de bottes venus d’Arabie saoudite où le roi Salmane se dit prêt – une première depuis 2003 – à accueillir des troupes américaines. Comme toujours en pareilles circonstances, les protagonistes se défendent de vouloir la guerre. Personne n’y aurait intérêt, ajoutent les experts. Mais les plus radicaux, aux États-Unis et en Iran, eux, se préparent à l’affrontement. Ils réunissent avec méthode les conditions suffisantes à un embrasement. À force de jouer avec les allumettes…
Sans plonger dans les dernières péripéties – un tanker britannique arraisonné vendredi dans le détroit d’Ormuz en représailles à la détention prolongée d’un pétrolier iranien à Gibraltar depuis début juillet –, une escalade a été enclenchée dès la remise en cause unilatérale, en mai 2018 par Donald Trump, de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 dont les Européens étaient partie prenante avec les Russes et les Chinois.
Dès cet instant, Téhéran a cherché, multipliant les pressions souvent très maladroites, à imposer aux Européens une mise à distance ferme des projets américains. Cette tactique iranienne, de plus en plus explicite, ajoute des tensions aux tensions, malgré une initiative de la France mi-juillet. Entre sabotages et attaques, le détroit d’Ormuz où transite le tiers du pétrole mondial transporté par mer est ainsi devenu inflammable.
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