Robert Mueller Goes Before Congress

 

 

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États-Unis : Robert Mueller se rend devant le Congrès

Explication

L’ex-procureur spécial témoigne, mercredi 24 juillet, devant deux commissions de la chambre des représentants.

L’ancien directeur du FBI a prévenu qu’il s’en tiendrait aux informations contenues dans la version publique de son rapport./UPI/MAXPP

« Non, je ne vais pas regarder, probablement. Peut-être que j’en verrai une petite partie ». Donald Trump feint l’indifférence, mais il ne devrait pas résister à la tentation d’allumer son téléviseur, mercredi 24 juillet, pour voir une partie de l’audition par le congrès du procureur spécial Robert Mueller, retransmise en direct. « Une ridicule chasse aux sorcières. Ni collusion, ni obstruction » a redit, pour la énième fois, le président, lundi 22 juillet, visiblement soucieux de tourner la page de « l’enquête russe » qui a empoisonné les deux premières années de son mandat.

L’ancien chef de la police fédérale (FBI), auteur d’un rapport de 448 pages publié en mars, – au terme d’une enquête de 22 mois sur les interactions entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump –, témoignera pendant environ trois heures devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants, puis pendant près de deux heures, devant la commission du renseignement.

Pas d’exonération sur l’entrave à la justice

Dans sa seule déclaration publique, mercredi 29 mai, Robert Mueller avait refusé d’exonérer Donald Trump de l’accusation d’entrave à la justice. En raison des directives du ministère de la justice sur cette question, l’inculpation du président n’était cependant « pas une option ». « Si nous avions eu la conviction que le président n’avait clairement pas commis un délit, nous l’aurions dit », avait-il affirmé, en précisant qu’« un président ne peut être poursuivi pour une infraction fédérale tant qu’il est en fonction ».

« La Constitution requiert un processus autre que le système de justice pénale pour accuser formellement un président en exercice d’actes répréhensibles », avait ajouté le procureur spécial, dans une allusion à la procédure de destitution par le Congrès.

Les consignes du ministère de la justice

Sur la question de l’ingérence russe pendant la présidentielle de 2016 et de la façon dont l’équipe de campagne de Donald Trump avait cherché à en bénéficier, le procureur spécial avait, par ailleurs, conclu « ne pas avoir suffisamment de preuves pour établir un complot plus large »entre les deux parties. Avare de ses mots, discret et méthodique, Robert Mueller, 74 ans, avait prévenu : « Je ne fournirai aucune information autre que celle qui est déjà publique lors d’une quelconque comparution devant le Congrès. »

Dans une lettre adressée, lundi 22 juillet, à l’ex-procureur spécial, Bradley Weinsheimer, ministre adjoint de la justice, lui demande expressément de ne pas aller au-delà de la version publique de son rapport et de ne pas répondre à des questions sur des sujets couverts par « le privilège de l’exécutif » ou concernant des procès en cours. Son témoignage risque donc de décevoir les adversaires du président comme ses partisans.

Les démocrates divisés sur la question de la destitution

Les démocrates sont divisés sur l’opportunité de lancer une procédure de destitution au Congrès, vouée à l’échec en raison de la majorité républicaine au Sénat et qui risque d’occulter les débats de fond de la campagne présidentielle.

En attendant de trancher, ils espèrent que l’audition de Robert Mueller touchera davantage les Américains que son rapport d’enquête, un austère pavé juridique, ignoré par la grande majorité des Américains.

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