Vers une autre guerre au Moyen-Orient?
Il est bien sûr à espérer que la raison prévaudra chez Donald Trump et le régime des mollahs à Téhéran et qu’une autre guerre ne sera pas déclenchée au Moyen-Orient. Si la tendance se maintient, comme disait l’autre, les chances d’un affrontement armé ne cessent malheureusement d’augmenter.
Depuis son accession au pouvoir, Trump a provoqué Téhéran par une série de mesures comprenant le retrait de l’accord sur le nucléaire et la mise en place de sanctions économiques, sans compter ses tweets d’insultes. Ce processus vient d’atteindre un autre palier avec l’assassinat récent du général iranien Souleimani. Comme s’il voulait l’avoir lui aussi, sa guerre, pour passer à l’histoire !
On dit que Trump n’écoute personne, qu’il prend ses décisions selon ses humeurs et qu’il n’a aucune stratégie. Dans le cas de l’Iran, ce n’est pas le cas malheureusement, et c’est ce qui fait craindre le pire.
Beaucoup de gens à Washington et au Moyen-Orient ont intérêt à ce que ce nouveau conflit émerge. Il y a d’abord les coupables habituels : le lobby militaro-industriel américain, comme on l’appelait, qui profiterait sûrement d’une nouvelle guerre, qui sert à enrichir les actionnaires et au développement de nouvelles armes. Puis les compagnies de pétrole, qui bénéficient déjà de l’augmentation du prix de ce dernier.
Les think tanks conservateurs et les va-t-en-guerre du Parti républicain frétillent déjà à l’idée de pouvoir se regrouper derrière le « commandant en chef » pour afficher le « retour de l’Amérique » avant la prochaine élection. Qui sait, les membres de l’Église évangélique américaine, fiers membres de la « base » de Trump, qui rêvent de l’Armageddon et du retour du Christ sur la Terre, espèrent peut-être que cette fois sera la bonne… Pompeo et Pence, des fanatiques religieux, seraient aux premières loges…
« Croissant chiite »
Au Moyen-Orient, les dirigeants du « croissant chiite », qui voyaient leur population démontrer leur ras-le-bol à leur égard, se servent de la disparition de Souleimani pour rameuter les populations, et rien de mieux qu’un appel au martyr pour faire oublier corruption et incompétence ! Les royautés du Golfe vont profiter à court terme de l’augmentation du prix du baril, mais elles risquent de se retrouver impliquées dans le conflit, directement ou non.
Un autre qui doit se réjouir est le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, qui, depuis des années, s’évertue à pousser les Américains dans une action militaire contre Téhéran. Il y est presque arrivé. Allez, encore un petit effort ! Face à son possible emprisonnement, cela sert tout à fait sa survie politique, surtout si Israël est attaqué.
Évidemment, Trump croit que ce scénario guerrier favorisera sa réélection et fera oublier son bilan chaotique et la perspective d’impeachment. On verra. Cette stratégie pourrait se retourner contre lui. Il est difficile de prévoir la réaction d’électeurs à qui il avait promis de ne pas entraîner le pays dans une autre guerre coûteuse. Les Iraniens et leurs affidés ne se laisseront pas faire et peuvent être de sérieuses nuisances sur le plan international.
Une guerre dans une région qui décidément ne semble jamais pouvoir s’en sortir n’apporterait comme toujours que souffrances et destructions. Souhaitons un sursaut d’humanité et d’intelligence chez ces leaders politiques qui tiennent la région et le monde au bord de la catastrophe.
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