The Unavoidable Decline of the West

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« Le déclin de l’Occident », le thème retenu cette année par la conférence de Munich qui s’est clôturée hier, a mis en évidence les divergences profondes entre l’Europe et les États-Unis. Les présidents français et allemand ont estimé que cet affaiblissement était d’abord lié au repli et à l’unilatéralisme américain, ce qu’a vivement contesté, le chef de la diplomatie US, jugeant que cette décadence « était grandement exagérée ». Alors déclin ou simple mauvaise passe ? Toutes les civilisations sont mortelles. C’est inscrit dans la logique de l’histoire. Et l’Occident n’y échappera pas. La crise climatique, le vieillissement de la population, l’autodestruction du système scolaire, l’exploitation outrancière de nos ressources naturelles, la désindustrialisation, le vide identitaire, la transformation de la démocratie en technocratie, la victoire de l’idéologie matérialiste, rien ne plaide objectivement en faveur de lendemains rieurs. Et le chacun pour soi ne fera qu’accélérer cette dégénérescence annoncée. Au mieux, notre civilisation parviendra à ralentir son déclin, mais seulement si elle est solidaire et unie. Ce qui passe par des relations apaisées avec nos partenaires, mais aussi par une nouvelle étape de la construction européenne. Plus que jamais, l’Europe doit être capable de se défendre seule, et de se faire entendre sur la scène internationale pour peser contre les dangers qui viennent d’Orient : sous les traits de l’islamisme, mais aussi à travers le retour de la Russie et la montée en puissance économique de la Chine, deux nations placées aux mains de pouvoirs autoritaires. Une nécessité d’autant plus urgente que les Américains sont en train de reconsidérer leurs relations avec le vieux continent. Bref le logiciel de lecture du monde est en train de changer en mode accéléré. Et l’Occident se doit de conduire et d’accompagner ce changement sous peine de précipiter son déclin.

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