Trump, le réconfort dans le complot
Donald Trump avait promis que la pandémie de coronavirus disparaîtrait comme «par miracle» (28 février). Que son gouvernement était «préparé» (10 mars). Que le virus ferait «très peu de morts» (12 mars). Des promesses qui faisaient l’écho de la promesse suprême que le milliardaire new-yorkais avait vendue aux Américains en 2016. À savoir qu’il était «le seul» à pouvoir «réparer» les États-Unis.
À moins de six mois de l’élection présidentielle, le coronavirus a déjà fait 80’000 morts et provoqué un taux de chômage de 14,5% outre-Atlantique. Le miroir sur Twitter dans lequel Donald Trump cherche chaque matin son réconfort refuse obstinément de lui projeter le reflet du meilleur président de l’histoire des États-Unis qu’il clame être. Cela ne l’empêche pas d’orienter le miroir de sa présidence de telle manière que celui-ci en renvoie une image alternative.
Donald Trump a d’ailleurs une capacité à rebondir que redoutent les démocrates. Il peut compter sur la fidélité des médias conservateurs, mais aussi sur le silence des parlementaires républicains et sur la détermination de ses supporters à lui donner le bénéfice du doute.
Le président américain se raccroche aussi aux théories du complot contre lui, qui ne s’embarrassent guère de leurs propres contradictions. Il peut ainsi s’octroyer d’«excellentes notes» pour son action face la pandémie comme il l’a fait dimanche malgré le lourd bilan de la crise. Il peut aussi affirmer avoir été au courant de la pandémie avant tout le monde (17 mars) tout en proclamant deux jours plus tard que «personne ne savait qu’il y aurait une pandémie».
Donald Trump brouille les pistes pour tenter le plus grand tour de sa carrière politique. Le réparateur en chef autoproclamé va demander à une Amérique brisée de croire que rien n’était de sa faute. Et de le réélire.
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