America in Flames

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L’Amérique en flammes

L’Amérique s’embrase. La mort en début de semaine d’un quadragénaire noir, Georges Floyd, lors de son interpellation à Minneapolis, a ravivé des plaies jamais cautérisées et provoqué des manifestations et violences dans plusieurs grandes villes. Si la condition des Afro-Américains s’est améliorée aux États-Unis depuis vingt ans, la question raciale reste une profonde source de tensions et de divisions outre-Atlantique. Cette nouvelle bavure intervient dans un contexte social tendu. La crise sanitaire et le chômage qui en a découlé, ont lourdement frappé les minorités les moins aisées. Plus que jamais, deux Amériques s’affrontent. L’une ouverte et progressiste, incarnée par Barack Obama. L’autre ultraconservatrice, symbolisée par son successeur à la Maison Blanche. Le premier a réagi par communiqué, avec dignité et gravité, à la mort de George Floyd. Le second s’est fendu d’un tweet incendiaire, promettant que « les pillages seront accueillis par des balles ». Un outrage de plus dans la bouche de Donald Trump, dont on ne compte plus les provocations et les dérapages racistes. Le président en exercice est coutumier de cette surenchère permanente, qui peut paraître de prime abord irraisonnée, mais que nombre d’observateurs interprètent comme une stratégie de rupture réfléchie, délibérée. À cinq mois de l’élection présidentielle, le milliardaire souffle sur les braises, flatte la frange la plus radicale de son électorat. De récents sondages le donnant perdant face au démocrate Joe Biden ont encore accentué sa rage. Les émeutes de Minneapolis lui offrent l’occasion d’attiser les peurs de l’Amérique profonde et de mobiliser ses supporters. Il ne faudra pas compter sur Trump pour ressouder un pays fracturé, traumatisé par l’épidémie de coronavirus, l’explosion du chômage et les tensions sociales. L’Amérique s’embrase, et elle a à sa tête un pyromane.

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