Why I Don’t Like the United States Anymore

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J’ai longtemps aimé les États-Unis. Je leur étais reconnaissant.

Avec Sardou, je fredonnais Si les Ricains n’étaient pas là, en me rappelant que les Américains, au XXe siècle, avaient défendu la cause de la liberté. D’abord contre le nazisme, ensuite contre le communisme, autrement dit contre le totalitarisme, les Américains avaient défendu l’esprit de notre civilisation.

J’imaginais les « Boys » débarquer le 6 juin 1944 en Normandie et se faire faucher par les mitrailleuses allemandes, pour délivrer l’Europe de la botte hitlérienne. Je pensais à l’engagement des Américains, pendant la Guerre froide, pour empêcher l’URSS de déferler sur l’Europe occidentale.

Devant tout cela, j’étais reconnaissant.

Liberté

Et je ne renie rien. Mais avec les années, je me suis demandé si ma vieille gratitude ne m’empêchait pas de voir ce que deviennent les États-Unis, et de quelle manière ils pèsent négativement sur l’ordre du monde aujourd’hui.

Il suffit d’évoquer la guerre d’Irak en 2003 pour s’en convaincre. Les États-Unis se sont engagés dans une croisade au nom de la démocratie qui a déstabilisé le Moyen-Orient pendant plus d’une décennie. On pourrait aussi évoquer leur rôle en Libye en 2011, qui n’est pas sans lien avec le tsunami démographique qui a frappé l’Europe depuis.

En se prenant pour le gendarme du monde, au nom d’une conception très discutable de la démocratie, qui ne tient pas compte de la diversité des civilisations, les États-Unis ont contribué au chaos du monde.

D’un point de vue intérieur, l’empire américain vacille. Il est divisé par des tensions raciales extrêmes. Il est rongé par l’esprit de la guerre civile et voit les tueries se multiplier. Il est incapable d’établir un système de sécurité sociale significatif. Qui rêve vraiment aujourd’hui de s’inspirer du modèle américain ?

Et pourtant, il nous influence. Il y a aujourd’hui, plus que jamais, un impérialisme culturel américain. Il vient des campus et d’universités devenues folles qui nous exportent leurs délires idéologiques, parmi lesquels le culte de la race qui pousse nos sociétés vers la régression ethnique.

Il est porté par le système hollywoodien, qui diffuse partout son imaginaire, et qui homogénéise l’univers culturel de la planète. N’y a-t-il pas quelque chose d’immensément triste à savoir que la planète est quadrillée par les McDonald’s et autres Starbucks, comme si partout, devaient s’imposer les mêmes goûts et les mêmes saveurs ?

Décadence

Les États-Unis imposent à travers le monde une conception de la vie fondée sur le culte de la consommation et le bling-bling.

Je n’oublie pas le génie américain. Je n’oublie pas ses progrès scientifiques et technologiques exceptionnels. Je n’oublie pas la cordialité du peuple américain.

Mais la mauvaise part de l’empire est en train de l’engloutir. Pourtant, il nous hypnotise encore au point de nous dominer mentalement.

Il serait bien de cesser de faire de l’actualité états-unienne la nôtre. Notre vocation n’est pas de devenir le 51e État vaguement bilingue d’un empire décadent.

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