Science Fiction in the White House

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Science-fiction à la Maison-Blanche

Donald Trump agit comme si les États-Unis n’étaient pas ravagés par le Covid-19.

Les Américains ne peuvent plus que rire jaune face au spectacle paranormal offert par la Maison-Blanche en pleine pandémie. Alors que les États-Unis ont passé la barre des 75’000 nouveaux cas quotidiens de Covid-19, Donald Trump a posé mercredi dans le bureau Ovale avec des boîtes de conserve d’une marque alimentaire le soutenant. Dans un délire antiécologique, il a aussi accusé Joe Biden, son adversaire démocrate pour la Maison-Blanche, de prôner des maisons sans fenêtres. Par opposition, il s’est présenté jeudi comme le champion des lave-vaisselle et des pommeaux de douche à forte consommation d’eau.

Parallèlement, la Maison-Blanche parie sur la science-fiction pour masquer sa gestion catastrophique de la pandémie, qui a fait plus de 135’000 morts outre-Atlantique. Kayleigh McEnany, la porte-parole du président, a affirmé jeudi sans sourciller que «la science ne devrait pas empêcher» la rentrée des classes.

Donald Trump n’est pas le seul à considérer les scientifiques comme une menace politique. Il a été émulé par plusieurs élus républicains, dont Brian Kemp. Le gouverneur de Géorgie a même porté plainte jeudi contre la maire d’Atlanta, qui avait ordonné le port du masque, pourtant recommandé par les médecins pour freiner la contamination.

Pendant que Donald Trump et son clan se voilent la face, les tragédies se multiplient. Le 4 juillet, Richard Rose est mort du Covid-19 à l’âge de 37 ans. En avril, ce vétéran de l’Ohio avait affirmé sur Facebook qu’il n’achèterait pas un «p…» de masque. Ses derniers messages avant sa mort reflètent la souffrance d’un homme à bout de souffle à cause du virus. Dans des États-Unis au bord de la crise de nerfs, son décès a déclenché une pluie de moqueries et offert le triste spectacle d’un pays dans lequel même la mort est politisée.

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