The United States Presidential Election: From 1 Peril to Another

<--

Des élus qui bravent les mesures de confinement. Des masques devenus signes d’affiliation politique. Aux États-Unis plus qu’ailleurs, la lutte contre le coronavirus a été lourdement pénalisée par la piètre qualité du débat public, avec les conséquences désastreuses que l’on sait. Phénomène miroir, le virus perturbe la vie démocratique américaine, au point de susciter l’inquiétude sur le bon déroulement de la prochaine présidentielle. Le dernier tweet de Donald Trump, jeudi 30 juillet, envisageant un report pur et simple de l’élection du 3 novembre en est une nouvelle illustration.

Il était déjà acquis que la campagne 2020 serait « la plus étrange de l’histoire moderne », selon les mots de Joe Biden. Le démocrate, tout comme le candidat sortant, a dû renoncer à réunir physiquement la convention de son parti. Depuis près de deux siècles, ces rassemblements constituent des moments forts de la bataille électorale américaine. Sans meetings, sans porte-à-porte, le travail de conviction passera exclusivement par les écrans et notamment les réseaux sociaux dont on connaît les risques de manipulation. Mais il y a plus grave.

Au-delà de la campagne, c’est maintenant la légitimité même du scrutin qui est attaquée. Donald Trump met en cause le vote par correspondance, source de fraude selon lui, alors que de nombreux États ont prévu d’y recourir à cause de la pandémie. Il avait déjà envisagé publiquement de ne pas reconnaître une éventuelle défaite. On peut n’y voir qu’une bravade de plus, destinée à mobiliser un électorat sensible à ses outrances. Mais les quatre années écoulées incitent à considérer ses foucades avec sérieux. En instillant le virus de la défiance au cœur de l’élection, le président américain prend le risque d’ajouter aux périls sanitaire et économique un péril politique.

About this publication