An Election but No Debate

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Une élection mais pas de débat

Donald Trump a, lundi, été investi par le Parti républicain. Quelques jours après que les Démocrates ont fait de même avec Joe Biden. L’affrontement électoral annoncé aura lieu. Pour autant, le modèle démocratique si longtemps vanté par nos cousins d’Amérique suffoque. La chronique de ces deux conventions d’investiture, rendues certes particulières par la crise sanitaire qui frappe le monde, et notamment les États-Unis, diagnostique la santé chancelante de ce système hérité de la fin du XVIIIe siècle. Après un mandat bousculant à coups de tweets erratiques la plupart des contre-pouvoirs de son pays (politique, judiciaire et médiatique), le président des États-Unis fait, à nouveau, le choix de l’outrance pour sa campagne de réélection. Sans avancer l’ombre d’un argument, il assure que ses adversaires « utilisent le Covid pour voler l’élection ». Comment ? Peu importe. De même, Donald Trump dénonce le recours au vote par correspondance car selon lui il faciliterait les fraudes massives. Pourquoi ? À quoi bon s’en expliquer… Il s’agit surtout d’en minimiser la portée alors même qu’en ces temps de pandémie, le vote à distance est un recours permettant de concilier l’exercice démocratique et la protection sanitaire des électeurs.

Comme à son habitude, Trump vocifère, tweete, injurie. Surtout, il piétine les faits, bafoue les vérités. Il refuse de convaincre pour mieux flatter les travers complotistes de son électorat et le goût de ses supporters pour la controverse musclée, aveugle et clivante. « La polémique consiste à considérer l’adversaire en ennemi, à le simplifier par conséquent et à refuser de le voir », expliquait Albert Camus dès 1948. En faisant le choix de la polémique perpétuelle, c’est clairement le débat électoral avec Joe Biden que Donald Trump escamote.

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