From Trump to Biden: a Move from Unilateralism to Multilateralism

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Donald Trump et Joe Biden s’opposent sur presque tout : dans leur style de communication, mais aussi sur le fond. Y compris dans le domaine de la politique étrangère.

La politique extérieure de Donald Trump a été à l’image de son slogan de campagne en 2016, “America First”, teintée d’unilatéralisme et de populisme. Lors de sa campagne électorale en 2016, son programme était fort peu développé. Principale ligne de force : sa volonté de détruire les acquis de la politique menée par Barack Obama. Par la suite, au cours de ses quatre années de mandat, il s’est effectivement acharné à concrétiser cet objectif.

Mais il aura été freiné par deux réalités. D’une part, le rôle historiquement durable d’une certaine conception du rôle des États-Unis dans le monde, mélange de puissance et de bienveillance, que partagent la plupart des décideurs institutionnels et leur entourage (diplomates, militaires, think tanks, etc.).

D’autre part, comme la plupart de ses prédécesseurs l’ont appris, surtout depuis Georges Bush et le 11 septembre 2001, et avec la montée en puissance de plusieurs pays au plan économique (Chine, pays émergents), les États-Unis, malgré leur héritage de superpuissance militaire, sont de plus en plus impuissants à dicter leur loi dans le monde.

Donald Trump n’est pas militariste

Si le caractère de Donald Trump est tranché et brutal, il faut reconnaître qu’il n’a pas mené une politique militariste, à l’instar de Georges W. Bush qui, après le 11 septembre 2001, lança la lutte contre le terrorisme en embarquant les États-Unis dans les guerres d’Afghanistan et d’Irak, aux conséquences catastrophiques jusqu’à aujourd’hui.

Cependant, après une diminution des dépenses militaires de 20 % en huit ans sous Obama, Donald Trump les a augmentées de 10 % en quatre ans. Il a accru le potentiel militaire en hommes et en matériel, mais uniquement à des fins de dissuasion, puisqu’il a régulièrement exprimé son aversion pour les interventions militaires extérieures.

Tout comme Obama, il a préféré, de facto, la diplomatie. Mais à la différence d’Obama qui recherchait des consensus avec ses interlocuteurs dans un cadre multilatéral, Trump a utilisé les contacts bilatéraux pour créer des rapports de force de façon unilatérale. D’où son admiration pour le leadership souvent musclé de Vladimir Poutine.

Ce qui a souvent été reproché à D. Trump, c’est sa méconnaissance des réalités internationales, d’autant plus qu’il n’a pas beaucoup lu les rapports de ses proches collaborateurs. Cette conduite présidentielle impulsive et peu rationnelle s’explique notamment par l’inexpérience : avant son élection comme président, Donald Trump n’a jamais eu de mandat public électif et n’a jamais été associé à des activités internationales des États-Unis.

L’expérience de Joe Biden

Par contraste, Joe Biden a un curriculum vitae bien plus riche. Il a été sénateur pendant trente-six ans, puis vice-président pendant huit ans. Il a présidé le Comité des Affaires étrangères du Sénat, ce qui lui a valu de nombreux voyages et missions dans plusieurs pays, et une réputation de fin connaisseur de l’environnement des États-Unis dans le monde.

L’expérience de Joe Biden

Par contraste, Joe Biden a un curriculum vitae bien plus riche. Il a été sénateur pendant trente-six ans, puis vice-président pendant huit ans. Il a présidé le Comité des Affaires étrangères du Sénat, ce qui lui a valu de nombreux voyages et missions dans plusieurs pays, et une réputation de fin connaisseur de l’environnement des États-Unis dans le monde.

L’expérience de Joe Biden

Par contraste, Joe Biden a un curriculum vitae bien plus riche. Il a été sénateur pendant trente-six ans, puis vice-président pendant huit ans. Il a présidé le Comité des Affaires étrangères du Sénat, ce qui lui a valu de nombreux voyages et missions dans plusieurs pays, et une réputation de fin connaisseur de l’environnement des États-Unis dans le monde.

Situé à l’aile droite du parti démocrate, il a eu certaines positions controversées. En 2002, il a voté pour l’entrée en guerre en Irak. Mais il est devenu ensuite très critique sur la gestion de l’après-guerre, favorable au désengagement américain à partir de 2006, afin de dégager des moyens pour la reconstruction de l’Afghanistan.

En 2008, Barack Obama l’a choisi comme vice-président afin de se prémunir contre les critiques à son égard, perçu comme jeune candidat président manquant d’expérience, notamment en politique étrangère.

Avec Biden, un monde plus apaisé ?

Avec une victoire démocrate, il est vraisemblable qu’à l’instar de Donald Trump qui avait cherché à détruire l’héritage de son prédécesseur, Joe Biden ferait la même chose concernant plusieurs décisions prises par Donald Trump. Le programme et les déclarations du candidat démocrate sont toutes dans la ligne de ce qu’Obama avait défendu et réalisé.

Le détricotage de l’action multilatérale des États-Unis devrait être inversé. L’action collective notamment dans le cadre de l’Onu, de l’OMS ou de l’Unesco, abandonnée par D. Trump, devrait être à nouveau soutenue. L’Otan, vilipendée régulièrement par D. Trump, devrait retrouver son rôle historique de lien transatlantique avec les pays européens.

La sortie des accords de Paris de 2015 sur la lutte contre le réchauffement climatique, par D. Trump en novembre 2019, sera annulée “dès le premier jour” de son arrivée à la Maison-Blanche a déclaré Joe Biden. Et le 22 octobre 2020, il a annoncé qu’il abandonnerait progressivement le soutien financier de l’industrie pétrolière au profit des énergies renouvelables.

Face à la Chine et à la Russie, la position de la nouvelle administration Biden pourrait être un peu inversée. La guerre commerciale avec la Chine, entamée par Trump, devrait céder la place à un dialogue plus constructif. Et les relations amicales de Trump avec Poutine et la Russie pourraient se refroidir, notamment parce que beaucoup de démocrates exigent un comportement exigeant sur les droits de l’homme partout dans le monde.

Dans le domaine de la maîtrise des armements, le dialogue pourrait reprendre avec l’Iran, après la sortie des États-Unis de l’accord multilatéral sur le nucléaire iranien de 2015, décidée par Donald Trump le 8 mai 2018. Concernant les armes nucléaires, la nouvelle administration devrait entamer de nouvelles négociations avec la Russie après la décision de Donald Trump en 2019 de sortie du Traité sur les forces nucléaires intermédiaires de 1987, et l’échec des pourparlers sur la prolongation du traité Start sur les armes nucléaires stratégiques qui expire en février 2021.

Concernant Israël, Joe Biden a déclaré qu’il maintiendrait l’ambassade américaine à Jérusalem, à la suite de son transfert de Tel-Aviv le 14 mai 2018, décidé par Donald Trump. Mais Biden a toujours défendu le projet d’un État palestinien à côté d’Israël, contrairement au plan de paix de Donald Trump de janvier 2020.

Avec Joe Biden, la politique extérieure des États-Unis pourrait redevenir plus rationnelle, plus compréhensible et sans doute meilleure pour la sécurité dans le monde. “Yes he can”, comme dirait Obama.

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