UN: Will the Return of the United States Shake Up the Human Rights Council?

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ONU : le retour des États-Unis va-t-il bouleverser le Conseil des droits de l’homme  ?

Les États-Unis vont faire leur grand retour dans le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et retrouver leur statut d’observateur. Ils entendent peser de tout leur poids pour apporter des « changements positifs » à cette organisation très critiquée pour sa partialité. Sans grand espoir de réforme pour autant.

C’est un petit pas pour les droits de l’homme, un grand pas pour les États-Unis. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pourra de nouveau compter les Américains dans ses rangs en tant qu’observateurs, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lundi 8 février.

« Nous savons que le Conseil des droits de l’homme est un organe plein de défauts, qui a besoin de réformer son programme, sa composition, et ses priorités, y compris l’attention disproportionnée qu’il porte à Israël, (…) mais pour être en mesure de s’attaquer aux insuffisances du Conseil et s’assurer qu’il remplit son mandat, les États-Unis doivent être présents à la table et faire usage de tout le poids de notre rôle de fer de lance en matière de diplomatie », a-t-il expliqué dans un communiqué.

Une organisation sous le feu des critiques

Washington rompt définitivement avec la politique unilatérale menée par Donald Trump. En 2018, il avait quitté le Conseil des droits de l’homme avec fracas, dénonçant l’« hypocrisie » de l’institution. Il faut dire que « plusieurs pays qui y sont engagés, comme l’Arabie saoudite, la Chine ou l’Égypte, ne respectent pas les droits de l’Homme sur leur sol », précise Chloé Maurel, docteure en histoire et spécialiste de l’ONU (1).

L’acharnement sur Israël, fidèle allié des États-Unis, a aussi joué. Le pays a reçu un nombre de condamnations bien supérieures à tous les autres pays pour sa politique dans les territoires palestiniens. Il est aussi le seul pays à faire l’objet d’un point fixe (le point 7) qui le place à l’ordre du jour de toutes les sessions du Conseil, soit trois fois par an.

Réforme morte née

Une refonte du Conseil des droits de l’homme est-elle possible ? La question a souvent été soulevée aux États-Unis. Il s’agirait dans ce cas d’exclure les pays mauvais élèves en matière de droits de l’homme du Conseil. Mais de nombreux États s’élèvent contre une discrimination arbitraire qui trancherait le « bon » du « mauvais » régime… en faveur, toujours, des pays occidentaux. Pour qu’une telle réforme ait lieu, « il aurait fallu que les États-Unis posent des conditions avant de revenir dans le Conseil », note Romuald Sciora, essayiste et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Représentante de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) auprès de l’ONU à Genève, Alexa Leblanc constate tout de même des avancées. « Malgré le départ des États-Unis, le Conseil est parvenu à exclure de ses membres l’Arabie saoudite cet automne. » Tous les ans, le Conseil renouvelle un tiers de ses 47 membres sur vote de la communauté internationale. « Cette fois, il y a eu plus de candidatures que de postes. C’est dans ce sens qu’on peut avoir une élection démocratique intéressante au Conseil », salue-t-elle.

Choix des dossiers épineux

Restent la Russie et la Chine qui ont entamé leur mandat pour trois ans cette année. Sans les nommer, Antony Blinken a dénoncé la politique de la chaise vide de la précédente administration qui « a été utilisée à leur avantage par des pays qui ont un programme autoritaire ».

Pour Romuald Sciora, l’objectif américain est clair : « Revenir dans le jeu multilatéral, s’opposer à la main mise de la Chine sur les organisations multinationales et jeter à la poubelle tout ce qui a été fait par Trump. »

(1) Auteure de « Une brève histoire de l’ONU » (Croquant, 2017), 175 p., 15 €

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