His impeachment trial is playing out in his absence, but it is as though he was there. A trial whose outcome we already know, like the first one, because it is more than likely that not enough Republican senators will join the Democrats to clear the necessary majority of 67 votes to convict Donald Trump for “inciting an insurrection.”
It’s as if he were there, watching the swarm of Republicans in the Senate, sucked in by the national populism of the master and taking a position that dangerously resembles that of the Capitol rioters on Jan. 6, Republicans supporting a position defended by Trump with his twisted freedom of expression argument and pretending that under the pretext he is no longer president, that the procedure underway against him is illegitimate and unconstitutional.
It’s as if he were there, looking at his two urgently recruited lawyers. One, Bruce Castor, a former district attorney, is known for having refused to charge actor Bill Cosby, whose trial ultimately took place in 2016, with sexual assault in 2005. The Washington Post reported that Castor specializes in cases of people unjustly accused under the #MeToo movement. In the opening statements of the Senate trial, Castor was chatty and disorganized to the point that he embarrassed the Republicans and even, one might say, enraged Trump, who was sitting in front of his television at Mar-a-Lago. Trump’s other lawyer is David Schoen, who has defended the Ku Klux Klan in the past and planned to defend the millionaire sex offender Jeffrey Epstein, who Schoen does not believe committed suicide in prison. Between Trump and his two lawyers, we sure have an eloquent community of intellect.
The paradox is that the case is fixed and we know beforehand that Trump will be, at the same time, condemned (by the Democrats) and exonerated (by the Republicans), but this political trial is nevertheless necessary, by the elementary principle of fighting against impunity.
The Democrats gave ample proof Wednesday, with a mountain of tweets and videos serving as support for Trump’s guilt: that is to say, that he played the role of “inciter in chief” the day of the riots and that he monitored social media for months watching the preparation for the attack on the Capitol; that he cultivated anger among his partisans by denying Joe Biden's victory and crying from the rooftops for ever longer that if Biden were to be declared the winner, this would surely be because the main-in voting was subject to “massive fraud.”
What’s more, accumulated proof since Jan. 6 has unearthed a scandal showing multiple instances while Trump was still in office where there was collaboration among Republicans, elected officials, citizens and extreme right-wing paramilitary groups. The fabric of these relationships that was woven in the key state of Michigan is an alarming example. We remember Trump tweeting “LIBERATE MICHIGAN!” last April in support of the armed militia who opposed the quarantine measures imposed by the state government. A recent piece in The New York Times documents how this “call to arms” emboldened these militias and encouraged the Republican Party of Michigan to form a tight coalition with them. To quote a disillusioned Republican, it is as if the party were now deploying its own private army. That’s right. Several militia leaders from Michigan were in Washington on Jan. 6.
Encouraged by Biden, the congressional Democrats were right to want to wrap up the trial quickly and harshly, given the health and economic crises. A final vote could take place as soon as Sunday. But for all that, the events of Jan. 6 should not be reduced to a big miscellaneous news item in the eyes of the public, without awareness of its profound causes, as was the case with the attacks on 9/11. It could be said that, without the presence of their god in the White House, the dependency of the extreme right wing is losing its fervor. The fact remains, it is undeniable that Trumpian populism is a cancer that has metastasized.
It is Biden’s turn to hit hard in order to restrain the large populist seduction and demonstrate the efficiency of his government in the fight against the pandemic. He needs to apply decisive and progressive measures to battle inequality, racial injustice and the exclusion of rural communities — because Trump supporters do not boil down to just white, racist militants. He has barely two years to succeed, from now until the next midterm elections. Let us hope he does not make the same mistake as Barack Obama, who also had control of both houses in Congress at the start of his first term. He lost precious time in trying to get Republican cooperation on his health care reform project, in vain.
*Editor's Note: On Feb. 13, the Senate acquitted Trump on an article of impeachment for incitement of an insurrection.
Son procès en destitution se déroule en son absence, mais c’est comme s’il y était. Un procès dont on connaît déjà l’issue, comme la première fois, puisqu’il est plus qu’improbable que suffisamment de sénateurs républicains se joignent aux démocrates pour dégager la majorité qualifiée de 67 voix nécessaire à la condamnation de Donald Trump pour « incitation à l’insurrection ».
C’est comme s’il y était, à voir la meute de républicains au Sénat, aspirés par le national-populisme du maître, adopter une posture qui ressemble dangereusement à celle des émeutiers qui ont forcé les portes du Capitole le 6 janvier — à la voir défendre par arguments retors le droit de M. Trump à la « liberté d’expression » et prétendre, sous le prétexte qu’il n’est plus président, que la procédure entamée contre lui est illégitime et inconstitutionnelle.
C’est comme s’il y était, à regarder aussi ses deux avocats recrutés en urgence. L’un, Bruce Castor, ancien procureur de district, est connu pour avoir refusé en 2005 d’inculper pour agression sexuelle le comédien Bill Cosby, dont le procès a finalement eu lieu en 2016. Un article dans le Washington Postle dit notamment spécialisé dans les cas de personnes injustement accusées dans le cadre du mouvement #MeToo. Il a été bavard et confus à l’ouverture du procès au Sénat, au point de faire honte aux républicains et même, dit-on, de faire enrager Trump assis devant sa télé à Mar-a-Lago. L’autre est David Schoen, qui a déjà défendu le Ku Klux Klan. L’homme avait l’intention de défendre le millionnaire et criminel sexuel Jeffrey Epstein — dont il ne croit d’ailleurs pas qu’il se soit suicidé en prison. Entre Trump et ses deux avocats, éloquente communauté d’esprit.
Le paradoxe est que la cause est entendue et que l’on sait d’avance que Trump sera à la fois condamné (par les démocrates) et innocenté (par les républicains), mais que ce procès politique n’en est pas moins nécessaire, par principe élémentaire de lutte contre l’impunité.
L’équipe démocrate a amplement refait la preuve mercredi, montagne de tweets et de vidéos saisissantes à l’appui, de la culpabilité de Donald Trump : à savoir qu’il a joué le rôle d’« incitateur en chef » le jour des émeutes et qu’il surveillait depuis des mois sur les réseaux sociaux la préparation de l’attaque sur le Capitole ; qu’il cultivait la colère de ses partisans en niant la victoire de Joe Biden et en criant depuis plus longtemps encore sur tous les toits que si le démocrate était déclaré gagnant, ce serait assurément parce que le vote par correspondance aura fait l’objet de « fraudes massives ».
Au-delà, le fait est que la preuve accumulée depuis le 6 janvier met au jour le scandale des multiples collaborations qui se sont développées sous Trump entre des républicains, élus comme non élus, et des groupes paramilitaires d’extrême droite. La toile de ces relations tissée dans l’État clé du Michigan en est un exemple alarmant. On se souvient du « LIBERATE MICHIGAN ! » tweetéen avril dernier par Trump en soutien aux milices armées qui se sont opposées aux mesures de confinement antipandémiques imposées par la gouverneure de l’État. Un récent papier du New York Timesdocumente comment cet « appel aux armes » a enhardi ces milices et encouragé le Parti républicain du Michigan à faire étroitement coalition avec elles. De dire un républicain désenchanté : c’est comme si le parti disposait maintenant de son armée privée. En effet. Plusieurs leaders des milices du Michigan étaient à Washington le 6 janvier.
Encouragés par M. Biden, les démocrates au Congrès ont raison de vouloir boucler le procès vite et bien, vu l’urgence sanitaire et économique. Un vote final pourrait avoir lieu dès dimanche. Mais pour autant il ne faudrait pas que les événements du 6 janvier se réduisent dans l’opinion publique à un gros fait divers, sans conscience de ses causes profondes, comme ce fut en partie le cas avec le 11 Septembre. Il se peut que, sans la présence de leur dieu à la Maison-Blanche, la mouvance d’extrême droite perde de sa ferveur. Reste qu’il est indéniable que le populisme trumpien est un cancer qui a métastasé.
À Joe Biden de frapper fort pour endiguer la grande séduction populiste. À lui de faire la démonstration de l’efficacité de son gouvernement dans la lutte contre la pandémie, d’appliquer des mesures décisives et progressistes dans la lutte contre les inégalités, l’injustice raciale et l’exclusion du monde rural — car les appuis de Trump ne se résument pas à ceux de ses militants racistes blancs. Il a à peine deux ans pour y arriver, d’ici les prochaines législatives de mi-mandat. Qu’il ne commette donc pas l’erreur de Barack Obama qui, lui aussi en contrôle des deux chambres du Congrès au début de son premier mandat, a perdu un temps précieux à tenter d’obtenir la collaboration des républicains à son projet de réforme de la santé. En vain.
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