Barack Obama a été un président marquant dans l’histoire américaine, cela ne fait aucun doute.
D’abord parce qu’il a été le premier président noir, dans un pays dont l’esclavage est le péché originel. Ensuite parce qu’il a hérité d’un gâchis et a su redresser la barre.
Mais il n’est généralement pas cité parmi les quelques rares présidents qui ont été en mesure de transformer le pays. Comme Ronald Reagan dans les années 1980, par exemple. Ou Franklin D. Roosevelt à l’époque de la Grande Dépression des années 1930.
Barack Obama en rêvait. Mais il n’y sera jamais parvenu.
Et si Joe Biden était en train, lui, de se positionner pour se hisser dans ce club sélect ?
Et si l’actuel président démocrate se révélait, au terme de son mandat, un meilleur président que Barack Obama pour la nation américaine ?
Oh, bien sûr, il est trop tôt pour tirer de telles conclusions !
Mais à le voir aller, après sept petites semaines au pouvoir – couronnées par l’adoption d’un plan de relance de l’économie de 1900 milliards de dollars –, il est permis d’y songer.
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Rares sont ceux qui ont critiqué vertement le discours prononcé par Joe Biden jeudi soir, un an après le début de la pandémie. La raison est simple : il était très bon.
Un savant mélange d’empathie, de résilience et d’espoir. Des paroles apaisantes prononcées avec une authenticité désarmante.
Joe Biden n’a pas le talent d’orateur de Barack Obama, mais il est taillé sur mesure pour le rôle de consolateur en chef que joue le président américain en temps de crise. Lui et le deuil sont des amis intimes ; il a enterré prématurément plusieurs membres de sa famille.
Mais c’est sur le plan politique qu’il pourrait véritablement se démarquer de son prédécesseur démocrate.
Son plan de relance, qui vient d’obtenir le feu vert du Congrès américain, devrait permettre d’accélérer la lutte contre la COVID-19 et de stimuler la croissance. Mais c’est surtout son volet social qui frappe les esprits.
Il contient un panier de mesures (chèques pour les moins nantis, prolongation de la durée des prestations d’assurance-chômage, instauration d’allocations familiales, etc.) qui ont pour but de limiter les inégalités.
Ce plan devrait carrément permettre de réduire de moitié la pauvreté infantile sur le sol américain.
Et ce n’est peut-être que le début d’une ère de réformes progressistes, si on se fie au programme politique et aux intentions de Joe Biden, mais aussi à la composition de son équipe gouvernementale.
Notons aussi un autre changement majeur par rapport aux débuts de Barack Obama : Joe Biden a décidé que si les républicains au Congrès veulent lui mettre des bâtons dans les roues, il ne se fendrait pas en quatre pour les amadouer.
Il a fait adopter son plan de relance au Sénat par 50 démocrates, alors que 49 républicains s’y opposaient.
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L’expérience de Joe Biden joue pour beaucoup, c’est certain. Il a appris des erreurs de Barack Obama, auprès duquel il a passé huit ans à la Maison-Blanche. Sans oublier ses 36 ans au Congrès américain. Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces.
C’est un homme pressé, aussi. Et un gars qui n’a pas grand-chose à perdre.
Il l’explique à la fin de son plus récent livre, Promets-moi, papa, qui vient tout juste d’être traduit en français.
Joe Biden y raconte comment il a songé très sérieusement à se présenter à la course à la Maison-Blanche en 2016, peu de temps après la mort de son fils Beau.
« Le projet “Biden président” devait être ambitieux. En toute franchise, à ce stade de ma carrière et après tout ce qu’avait subi ma famille, viser plus bas n’avait aucun sens », écrit-il, en énumérant une liste de mesures visant à réduire les inégalités sur le sol américain.
Il n’est pas dit que Joe Biden pourra poursuivre sur sa lancée au cours des prochains mois. On ne sait même pas s’il conservera le contrôle des deux chambres du Congrès après les élections de mi-mandat l’an prochain.
Mais on peut assurément, sans crainte de se tromper, qualifier ses débuts à la Maison-Blanche de prometteurs.
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