The Inquisition Returns

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Retour de l’Inquisition

Inspirée de la pensée déconstructionniste introduite par Derrida et Foucault, la culture de la cancellation s’efforce d’effacer tout ce qui est jugé offensant par une minorité souvent inculte et émotionnellement douillette.

Lors de ses premiers balbutiements, la secte woke n’a donc pas été prise au sérieux. Au contraire, ses prises de position aussi ridicules qu’extravagantes suscitaient la pitié et le dédain.

Mais, au fil du temps, toutes les sphères de la société ont été contaminées par ce poison intellectuel. Le monde de la publicité et du travail, la mode, la littérature, la biologie, la musique, les musées, l’histoire. Bref, les wokes veulent tout passer à la moulinette. Renier leur héritage est leur fonds de commerce.

Intolérants

À présent, des universitaires américains veulent bannir l’enseignement des classiques de l’Antiquité. Selon l’un d’eux, « la production de la blanchité réside dans les entrailles mêmes des classiques ». Comprenne qui pourra !

S’attaquer aux classiques, là c’est trop ! Jusqu’à quand allons-nous être complaisants avec les délires tragi-grotesques de ces intolérants ?

On peut être en désaccord avec Socrate, Platon ou Aristote. Mais alors, on débat, on argumente, et l’on propose des idées que l’on s’efforcera de défendre. Bref, on fait avancer la pensée.

Mais l’Inquisition woke fonctionne autrement. Elle détruit tout, tout simplement. Sans doute est-ce sa seule arme pour cacher sa médiocrité abyssale.

Éveil

Or, éradiquer la culture et l’histoire, à l’université comme ailleurs, c’est nier à tous le droit au savoir et à l’éveil. C’est organiser une décadence intellectuelle et un suicide culturel. Si on laisse faire les wokes, ils feront de nous des ignares à leur image.

Le plus ridicule est que les grands érudits du wokisme semblent ignorer que la culture de cancellation qu’ils utilisent pour effacer l’héritage gréco-romain est en réalité la damnatio memorae, une pratique inventée par les Romains eux-mêmes ! Comme le chantait Brassens, « Quand on est con… »

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