United States: A Pacified Political Climate, Offering Little Grip to Republicans

<--

Etats-Unis : un climat politique apaisé, qui donne peu de prise aux républicains

La méthode Biden a pris de court l’opposition, qui ne sait plus comment attaquer la Maison-Blanche. Les républicains devront sans doute d’abord définir un cap en interne, avant de pouvoir réellement peser dans les débats et envisager les élections de mi-mandat.

Par

Nicolas Rauline

Publié le 27 avr. 2021 à 15:00Mis à jour le 27 avr. 2021 à 23:05

Le Parti républicain ne sait plus vraiment comment s’y prendre. Ecartelé entre ses modérés et des trumpistes de plus en plus présents, dépassé par la stratégie de Joe Biden, il attend un faux pas du président américain qui ne vient pas, tandis qu’en interne, les ambitions personnelles prennent le dessus sur le débat d’idées.

Depuis le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche , le « Grand Old Party » (GOP) affronte une sévère crise d’identité. L’ancien président a complètement remis en cause l’idéologie du parti, notamment sur l’immigration, le contrôle des dépenses publiques ou la politique commerciale. Alors que les élections de mi-mandat se profilent et que les candidats aux primaires républicaines se déclarent actuellement, aucun programme n’est clairement défini et de profondes divisions opposent modérés et trumpistes.

Etat de grâce

S’ajoute à cela un président en état de grâce, porté par les sondages. Joe Biden recueille aujourd’hui 60 % d’opinions favorables, selon un sondage de Morning Consult et Politico. La plupart des autres enquêtes le situent autour de 54 %, un score que n’a jamais obtenu Donald Trump pendant les quatre ans de sa présidence. Fait unique : ces bons résultats ne se sont pas altérés depuis sa prise de fonctions.

« Nous devons être meilleurs, a reconnu le sénateur du Dakota du Sud John Thune, numéro deux républicain au Sénat. Je pense que, parfois, nos messages ne sont pas aussi clairs qu’ils devraient l’être, car de nombreuses choses que font les démocrates sont populaires. Lorsque vous dépensez de l’argent, vous êtes populaire. »

Face au discours d’unité de Joe Biden et ses propositions de dialogue, ses concessions parfois – notamment sur le salaire minimum , où il a reculé face à l’opposition des républicains et des modérés de son propre camp -, les conservateurs n’ont pas le beau rôle et se retrouvent parfois bloqués.

Des soutiens républicains

« Son ton est modéré, c’est une personne affable. Beaucoup d’entre nous le connaissons, avons une relation personnelle avec lui et c’est probablement plus difficile d’attaquer quelqu’un qui est sympathique », a ajouté John Thune dans une interview à The Hill . « Je l’aime bien, nous sommes amis depuis longtemps », a concédé le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, qui l’accuse néanmoins de mener une « politique gauchiste ».

Sur certains dossiers, la politique de Biden a reçu le soutien des républicains. Des appuis inimaginables il y a encore quelques mois. Ce fut le cas au sujet des sanctions contre la Russie . Cela n’empêche pas les polémiques et les attaques personnelles, même si elles sont moins nombreuses que sous Donald Trump. Et une chose demeure, côté républicain : les attaques envers les médias. « Quand vous avez les médias de votre côté, vous pouvez rester populaire », a lancé le sénateur du Wisconsin Ron Johnson.

About this publication