Banned from Facebook and Twitter, How Is Trump Still Expressing Himself?

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Interdit de Facebook et de Twitter, comment s’exprime encore Donald Trump ?

Facebook a confirmé l’interdiction de séjour des messages de Donald Trump sur sa plateforme. Depuis son bannissement des principaux réseaux sociaux, l’ancien président continue de bouillir mais peine à porter son message hors de ses cercles d’influence.

« Ce que Facebook, Twitter et Google ont fait est une honte absolue. On a retiré la liberté d’expression au président des États-Unis parce que des fous de la gauche radicale ont peur de la vérité mais la vérité sortira de toute façon, plus grande et plus forte que jamais », a fulminé Donald Trump aussitôt après que le conseil de surveillance de Facebook a rendu sa décision et confirmé l’interdiction de messages sur sa plateforme et celle d’Instagram, mercredi 5 mai. Avant réévaluation dans les prochains mois.

L’ire de Donald Trump s’est réveillée et a soufflé… par voie de communiqué. Depuis son éviction des principaux réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, YouTube, etc.) en janvier, l’ancien président américain continue de vitupérer contre ce qu’il considère une « fraude électorale ». Mais sa parole peine à s’imposer. À peine avait-il quitté la Maison-Blanche qu’il se promettait pourtant de revenir. Très rapidement, l’idée d’un nouveau réseau social pour et par lui s’est imposée. 24 heures avant la décision de Facebook et après plus de quatre mois de gestation, il était né.

La chute du maître ès-tweets

« Dans le bureau de Donald Trump », ainsi nommé, est une simple rubrique ajoutée au site de campagne de l’ancien président. « C’est un média non-social qui se prend pour un média social mais qui n’a aucun élément social », raille le Washington Post. Un blog, donc.

La page tente bien de plagier l’ergonomie de Twitter – autrefois le réseau préféré de Donald Trump. Des textes courts ponctués de points d’exclamations et de majuscules à la sauce Trump. Un bouton « like » et (ironie) un bouton « Twitter » et un autre « Facebook » pour partager son contenu sur les réseaux qui l’ont banni. Mais difficile d’y voir autre chose qu’une simple réminiscence de salle de presse : il n’y a pas d’interaction possible.

Pas de quoi concurrencer Facebook ou Twitter, donc. Retranché sur le jumeau suprémaciste et conspirationniste de Twitter, Gab, Donald Trump peine à brasser plus large que ses 2 millions d’abonnés, tous acquis à sa cause. Il en avait 88 millions sur Twitter et 35 millions sur Facebook avant d’en être banni pour avoir attisé les violences du Capitole.

« Il continue à s’adresser à sa base et donne des interviews à (la chaîne de télévision conservatrice, NDLR) Fox News, ainsi qu’à d’autres médias conservateurs et alternatifs complotistes sur Internet, mais il doit toujours en passer par des intermédiaires », note Alexis Pichard, chercheur en civilisation américaine à l’université Paris-Nanterre et auteur de « Trump et les médias : L’illusion d’une guerre ? » (2020, VA Press).

Son blog reprend d’ailleurs les mêmes messages que son compte Gab. Privé de réseaux sociaux « mainstream », l’ancien président devra transformer l’essai s’il veut récupérer son audience d’antan.

Pas de tweets mais un parti

En mal de mégaphone numérique, Donald Trump garde au moins l’oreille de ses pairs. Le Parti républicain s’est indigné après lui de la décision de Facebook, menaçant de « limiter le pouvoir des géants de la tech sur notre parole » s’il reprend l’ascendant sur le Congrès aux midterms de novembre 2022.

C’est par communiqué que l’ancien président a désigné Liz Cheney, l’une des rares élues républicaines à avoir voté en faveur de son impeachment, comme la personne à abattre au sein du parti. Il lui préfère la jeune élue pro-Trump, Elise Stefanik. Isolée au sein de son parti, Liz Cheney pourrait ne plus être maintenue à son poste de numéro trois des Républicains dans les prochains jours.

« Donald Trump souhaite rester le centre de l’arène politique. Il prépare la présidentielle de 2024 et va faire en sorte de ne pas avoir de concurrent direct chez les Républicains pour les trois ans à venir », explique Alexis Pichard. « C’est la manière qu’aura Joe Biden de ramener vers le centre les électeurs radicalisés qui va faire le succès ou non de Donald Trump en 2024 », prévient toutefois le spécialiste.

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