The Choice between China and the United States

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Le voyage de séduction que Joe Biden a entrepris en Europe se résume à une question brutale : les États-Unis ont-ils toujours les moyens de leurs ambitions ?

La Chine est au centre des discussions que Biden tiendra avec les dirigeants du G7 ou avec Vladimir Poutine.

Chaque fois que ces dirigeants discuteront avec Biden, ils se demanderont si sa présidence ouvre une nouvelle ère de la politique américaine et mondiale ou si elle ne constitue qu’une parenthèse en attendant un retour en force des républicains. Un retour qui pourrait survenir dès 2022.

Certes, les républicains et les démocrates ont conjointement voté au sénat une loi qui vise à raffermir la chancelante domination américaine sur la Chine. Mais l’administration de Donald Trump a été d’une telle incompétence qu’un éventuel retour au pouvoir des républicains inquiète au plus haut point.

Tous les dirigeants du G7 comprennent que la Chine est devenue une menace pour la démocratie et pour la domination économique du groupe. Mais il y a désaccord sur la façon de contrer la Chine.

La Grande-Bretagne et le Canada sont davantage liés que les autres membres du G7 aux intérêts américains. Les autres pays ne peuvent pas risquer de tout miser sur les États-Unis.

D’où leurs tergiversations face à la Chine.

La Chine a beau jeu

Reste qu’au-delà de ces calculs et des marchandages, les pays du G7 auront du mal à expliquer qu’ils condamnent la dictature en Chine ou en Russie, mais qu’ils sont toujours prêts à entretenir les relations les plus cordiales avec des pays comme l’Arabie saoudite ou la Turquie.

L’ambassadeur de la Chine à Londres a d’ailleurs enfoncé le clou en déclarant révolue l’époque où le monde était dominé par un petit nombre de pays. Tous les pays sont égaux, a-t-il déclaré en substance. Vraiment ?

Le gouvernement de Xi Jinping souhaite que les pratiques commerciales abusives et malhonnêtes de la Chine soient placées sur un pied d’égalité avec les comportements économiques condamnables des Américains. Que les violations graves et quotidiennes de droits de la personne en Chine soient relativisées avec les problèmes raciaux ou économiques des États-Unis. Que la diplomatie de voyous qu’elle inflige depuis quelques années soit perçue comme l’équivalent de la véhémence de Trump.

Pourtant, il n’en est rien.

Choix évident

Les États-Unis d’après-guerre ont voulu construire un monde décolonisé, aux règles commerciales qui sont les mêmes pour tous et où règne la liberté.

Au contraire, le Parti communiste de Xi Jinping cherche à tuer les libertés, comme il le démontre si bien à Hong Kong et ailleurs. Des règles commerciales, il n’en retient qu’une : qu’il est au-dessus des lois. En diplomatie, il retourne à la moyenâgeuse pratique des otages.

Entre un monde dominé par la Chine ou par les États-Unis, le choix demeure évident, s’il existe encore.

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