United States’ Image Improves on the International Stage

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L’image des États-Unis prend du mieux à l’échelle internationale

« Les États-Unis sont de retour », a lancé Joe Biden mercredi en débarquant au Royaume-Uni pour y amorcer une tournée européenne, premier voyage officiel de l’élu démocrate depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier dernier.

De retour ? Oui. Et avec désormais une meilleure image à l’étranger depuis son entrée à la Maison-Blanche, indique un vaste sondage mené dans 16 pays, dont le Canada, qui vient d’être dévoilé.

Le coup de sonde confirme que la confiance du reste du monde envers les États-Unis est en train de se rétablir, après s’être effondrée sous le gouvernement de Donald Trump. Mais la détérioration de la démocratie, provoquée par le populiste, trouble encore et toujours les perceptions : 80 % des répondants estiment désormais que le système politique américain n’a jamais été ou n’est désormais plus un modèle à suivre, indique l’enquête du Pew Research Center.

Au Canada, en Europe, en Asie et dans le Pacifique, 62 % des personnes interrogées ont désormais une image positive des États-Unis. C’est 28 points de pourcentage de plus qu’à la fin du mandat de l’ex-vedette de la téléréalité.

Seule la Nouvelle-Zélande conserve une perception majoritairement négative du pays, avec 55 % des habitants qui n’ont toujours pas changé d’avis sur ce voisin très éloigné.

Sans surprise, 77 % des sondés jugent que le nouvel occupant de la Maison-Blanche est hautement qualifié pour occuper le poste de président des États-Unis, contre 16 % qui pensaient la même chose de son prédécesseur. Dans les 16 pays sondés, entre mars et mai dernier, les trois quarts des quelque 17 000 personnes interrogées considèrent que Joe Biden va « faire les bons choix dans les affaires du monde », un revirement radical de situation, alors que 17 % à peine des habitants de ces pays faisaient confiance aux les politiques étrangères du républicain.

« Le contraste avec Trump est saisissant, écrit le Pew Research Center dans son rapport. Le score élevé atteint par Joe Biden est en partie lié à des évaluations positives de ses caractéristiques personnelles. » Pour preuve : 13 % des répondants le jugent « arrogant », contre 90 % pour Trump au début de son mandat. 14 % le trouvent dangereux. Ils étaient 72 % à penser que le populiste l’était. Ce faisant, 62 % des personnes sondées en font un « leader fort », c’est 16 points de plus que pour l’ex-président.

La confiance pour Merkel

Au chapitre des comparaisons, Joe Biden n’est désormais dépassé que par la chancelière allemande, Angela Merkel, sur le point de la confiance du public. Elle est soutenue par 77 % des répondants, contre 74 % pour l’Américain. Mais il est loin devant le président russe, Vladimir Poutine, et le Chinois Xi Jinping, dont le niveau de confiance hors de leurs frontières est au plus bas, respectivement à 23 % et 20 %.

Vu du Canada, 67 % des répondants estiment que les États-Unis sont redevenus un « partenaire fiable », en cohérence avec l’ensemble des pays où l’enquête a eu lieu (66 %). Ce sentiment s’affirme toutefois avec davantage de force dans les pays européens, où Joe Biden va participer dès vendredi à plusieurs rencontres avec ses partenaires de l’Union européenne, et prendre part au sommet du G7 qui s’ouvre vendredi au Royaume-Uni, ainsi qu’à une réunion de l’OTAN à Bruxelles.

Aux Pays-Bas, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique et en France, cette nouvelle fiabilité dans les rapports bilatéraux est désormais ressentie par 69 à 80 % des habitants.

« La confiance en Biden est aussi liée à des opinions favorables sur ses politiques, dont plusieurs ont mis l’accent sur le multilatéralisme et ont inversé les décisions du gouvernement Trump, résume le Pew. 89 % des personnes interrogées dans les 16 pays approuvent le retour des États-Unis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les États-Unis se sont retirés pendant la présidence de Trump. 85 % soutiennent également le retour des États-Unis à l’Accord de Paris sur le climat. »

Même si son image s’améliore, les taches sur le portrait démocratique du pays restent, elles, bien durables, toujours nourries par les allégations non fondées de fraude électorale soutenues par l’ex-président, l’évocation farfelue de son retour au pouvoir en août prochain — qui ne peut qu’être le fruit d’un coup d’État —, les émeutes du 6 janvier sur le Capitole ou encore les manigances républicaines dans plusieurs États pour réduire l’accès au vote. Dans les pays sondés, 17 % à peine pensent que la démocratie américaine est un exemple pour les autres.

À l’échelle globale, 50 % des personnes sondées croient que le système politique américain fonctionne bien. Au Canada, 60 % de la population interrogée prétend plutôt le contraire.

Ce sondage arrive quelques jours après que Joe Biden a présenté son voyage en Europe comme une « tournée de rédemption », a-t-il écrit dans les pages du Washington Post. Il espère y rallier les alliés naturels des États-Unis, rebâtir les alliances perdues pour « relever les défis et affronter les menaces de notre nouvelle ère », dit-il.

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