La frappe aérienne américaine de lundi contre des milices pro-iraniennes en Irak va envenimer la situation déjà tendue et risque de compromettre les efforts diplomatiques pour réactiver l’accord sur le nucléaire de 2015. Les tensions montent entre Téhéran et Washington alors que les deux parties s’accusent d’être responsables de l’absence de progrès dans les négociations.
L’Irak a condamné l’attaque comme une « violation flagrante et inacceptable de la souveraineté irakienne » ainsi qu’une « violation des conventions internationales. » Les responsables irakiens savent très bien que la présence américaine est davantage destinée à contrer l’influence de Téhéran dans le pays qu’à combattre l’État islamique.
Le Pentagone a lancé les frappes aériennes en réponse à une série d’attaques de drones tôt samedi ciblant des troupes américaines. Le porte-parole du Pentagone a qualifié les frappes contre deux milices chiites progouvernementales liées à l’Iran de « défensives ».
Pour Washington, «might is right »
Le recours à la force par les États-Unis, on le sait, est toujours défensif et légitime. Comme l’assassinat par drone, ordonné par Trump en janvier 2020, du chef militaire iranien Qasem Soleimani et du responsable des milices irakiennes Abu Mahdi al-Muhandis à l’aéroport de Bagdad. Selon la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, la frappe constituait un « assassinat arbitraire » au regard du droit international.
Connues sous le nom de Forces de mobilisation populaire (FMP), ces milices chiites font partie intégrante des forces de sécurité irakiennes. Leurs membres exercent une influence considérable sur l’économie et sur le système politique du pays : le Parlement irakien avait d’ailleurs à cette occasion demandé l’expulsion de toutes les forces américaines et alliées.
Les responsables militaires américains en Irak sont de plus en plus préoccupés par les attaques de drones qui volent trop bas pour être détectés par des systèmes défensifs et qui sont donc imparables. La Maison-Blanche a annoncé la formation d’un groupe de travail avec Israël pour contrer la menace posée par les drones iraniens.
Biden a engagé des pourparlers avec l’Irak en vue de réduire, mais de maintenir la présence militaire américaine dans le pays, qui est actuellement d’environ 2500 soldats. Des soldats de l’OTAN y sont également déployés. Les milices liées à l’Iran ont qualifié ces pourparlers de « totalement et complètement inacceptables » et ont promis d’accroître la pression sur les forces de la coalition.
Nos soldats entraînent des criminels de guerre
N’oublions pas que nous sommes aussi empêtrés dans le bourbier irakien : Ottawa vient de prolonger notre participation jusqu’au 31 mars 2022. Cinq cents militaires canadiens sont affectés à l’« Opération Impact » qui a coûté plus d’un milliard de dollars aux contribuables canadiens depuis sa création en 2014.
The Ottawa Citizena récemment révélé que des militaires irakiens formés par des soldats canadiens étaient des criminels de guerre qui aimaient montrer à leurs formateurs des vidéos de leurs atrocités, notamment l’exécution de prisonniers et le viol d’une femme à mort. Selon The Citizen, le commandement canadien leur a simplement dit de poursuivre l’entraînement et d’éviter de regarder les vidéos.
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