100 Million Americans Off the Labor Market: A Major Challenge for Joe Biden

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Les 100 millions d’Américains absents du marché du travail, un défi de taille pour Joe Biden

Le nombre des plus de 16 ans n’ayant pas d’emploi et n’en cherchant pas activement a bondi de 5 millions par rapport à début 2020. Un problème structurel, juge la secrétaire au Trésor Janet Yellen, alors que le retour de la croissance crée déjà des tensions pour trouver de la main-d’oeuvre.

Le chômage est un problème, le marché du travail en est un autre. À l’occasion d’un discours sur l’état de l’économie américaine, mercredi, la secrétaire au Trésor Janet Yellen a évoqué un défi structurel pour l’administration Biden : intégrer davantage de personnes au marché de l’emploi. La pandémie a ainsi créé un nouveau choc sur le taux d’ activité des Américains : à 61,7 % en juin, la part des plus de 16 ans occupant un emploi ou en cherchant un aux Etats-Unis s’est stabilisée ces derniers mois à deux points en dessous de son niveau pré-pandémie.

Le cap des 100 millions de personnes (de plus de 16 ans) hors du marché du travail a ainsi été franchi l’an dernier , représentant un bond de 5 millions de personnes par rapport à la période précédant la pandémie. Avec des services à l’arrêt au printemps 2020 et les écoles ayant basculé leurs cours en ligne à la maison, beaucoup ont de fait arrêté de rechercher un emploi. Les républicains jugent de leur côté que les indemnités chômage exceptionnelles n’ont pas incité au retour à l’emploi, notamment parmi les populations les moins bien payées.

Offre adéquate

Alors que les aides s’éteignent au plus tard fin septembre et que la pression est mise par l’administration pour ramener les enfants à l’école à la rentrée, la situation pourrait se dégripper. « Cette situation n’a pas seulement nui aux familles de travailleurs – c’est évident – mais aussi aux entreprises qui dépendent d’une offre adéquate de main-d’oeuvre », s’inquiète ainsi la secrétaire au Trésor.

L’expérience de la crise financière de 2008 a toutefois montré qu’un décrochage peut avoir un impact durable : le taux de participation, qui évoluait autour de 66 % avant la crise financière de 2008, a chuté rapidement, tandis que sa remontée a été beaucoup plus lente, et incomplète.

Variant Delta

« Lorsque j’ai rejoint le gouvernement il y a une trentaine d’années, un pourcentage plus élevé de femmes américaines participait à la population active que dans presque tous les autres pays riches. Mais depuis le début du millénaire, le taux d’activité des femmes dans ce pays a surtout suivi une trajectoire descendante », observe Janet Yellen. « La même chose se produit pour les hommes, mais depuis bien plus longtemps. Même avant la pandémie, le pourcentage d’hommes qui travaillaient n’avait jamais été aussi faible depuis les années 1950. »

De multiples facteurs peuvent justifier les tendances récentes : une étude de la Réserve fédérale estime par exemple que le développement de l’économie informelle (location, vente d’objets…) pourrait expliquer que le taux d’activité soit sous-estimé. La crise des opioïdes, à son paroxysme cette dernière décennie, a aussi pesé sur le vivier de personnes disponibles . Pour les démocrates, le sujet est aussi politique. Les hommes blancs – le coeur des électeurs de Donald Trump – sont ceux ayant affiché les plus fortes baisses de taux d’activité depuis la crise financière de 2008.

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