The Retreat from Afghanistan: Biden Refuses To Take Responsibility

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Retrait d’Afghanistan: Biden décline la responsabilité

Nous attendions avec impatience la déclaration présidentielle de cet après-midi. Après tout, les images qui nous parviennent d’Afghanistan sont dramatiques et le président devançait de deux jours son retour dans la capitale.

Que peut-on tirer de cette courte allocution? Que Joe Biden préfère nettement expliquer pourquoi le temps était venu de quitter le pays plutôt que de justifier l’échec du déroulement de ce retrait.

Oui, Joe Biden aura eu le courage de mettre fin à une présence américaine qui se sera étendue sur une trop longue période. Mais les Américains étaient déjà convaincus que cette décision était la bonne et on l’appuyait.

Oui, à certains égards, les troupes américaines sont parvenues à atteindre des objectifs identifiés en 2001. Mais ici aussi, on connaissait le refrain. Ce qu’on désirait obtenir comme information concernait plutôt l’organisation et le déroulement du retrait. Comment expliquer les images des soixante-douze dernières heures.

Joe Biden a identifié bien des coupables, mais il s’est refusé à identifier ce que lui pouvait faire de plus. Il a pointé en direction des autorités afghanes et des soldats, lançant au passage que les soldats américains ne devaient pas payer le prix d’un manque d’ardeur au combat ou de la corruption des autorités.

Le président américain est même allé très loin en affirmant que si aussi peu de collaborateurs afghans avaient été évacués, c’est qu’ils avaient refusé de le faire ou que le gouvernement afghan ne souhaitait pas envoyer un mauvais message. Je serais bien curieux de savoir comment cette déclaration a été reçue par ceux et celles qui espèrent depuis longtemps que leur allié répondra enfin à leur demande.

Le discours de cet après-midi était destiné d’abord et avant tout à un public américain. Peut-être Biden est-il parvenu à regrouper ses concitoyens derrière lui en leur rappelant que les sacrifices des troupes et les milliards investis ne l’ont pas été en vain.

Le 46e président aura cependant échoué à être convaincant pour ses alliés et, surtout, il endosse bien peu de responsabilités pour la situation actuelle. Il a confirmé ce que nous savions déjà et refusé d’apporter un éclairage sur le cafouillis.

J’écrivais plus tôt aujourd’hui qu’on avait menti à la population ou détourné les faits sur le déroulement des opérations en Afghanistan. Sans tromper ses compatriotes, Biden pouvait leur confirmer qu’on a mal géré une situation pour laquelle on disposait d’indicateurs précis.

Comme le disait John F. Kennedy: «Victory has a thousand fathers, but defeat is an orphan». On se presse pour s’attribuer la paternité de la victoire, mais la défaite est orpheline.

Biden paie actuellement le prix des décisions de ses prédécesseurs, mais on pouvait s’attendre à ce qu’il assume sa part de responsabilité dans la débâcle. Ce ne fut pas le cas.

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