The Attack on the Kabul Airport Will Remain a Fundamental, Indelible Stain for Biden

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L’attentat à l’aéroport de Kaboul restera comme une première tache indélébile pour Biden

Par Alain Léauthier

Publié le 27/08/2021 à 17:14

Cela faisait dix ans que l’armée américaine n’avait pas connu un tel désastre sur le terrain afghan. L’attentat perpétré le 26 août à Kaboul aux abords de l’aéroport et qui a coûté la vie à 13 militaires américains est d’ores et déjà considéré comme un échec profond de l’administration Biden.

Ce n’est plus un repli, c’est une débandade. Une tache sur l’administration Biden qui mettra du temps à s’effacer. Une comptabilité cynique pourrait considérer que les 13 militaires tués le 26 août, dans l’attentat suicide aux abords de l’aéroport de Kaboul, pèsent finalement peu au regard des pertes américaines en Afghanistan depuis 2001, à savoir près de 2 500 morts et des dizaines de milliers de blessés.

Cela faisait pourtant dix ans que les troupes américaines n’avaient été aussi durement touchées. Mais surtout l’attentat, attribué pour l’instant à l’État islamique (EI) – « une attaque complexe », de l’aveu même du Pentagone – assombrit plus encore une séquence faite de cafouillages, d’indécisions et d’erreurs dans l’organisation de ce qui devait être pour Washington la fin symbolique d’un cycle.

En réalité, l’attentat n’a surpris personne. Dès le 24 août, le président américain Joe Biden en personne s’inquiétait du « risque grandissant » d’une action meurtrière de l’EI. Le lendemain, plusieurs pays, dont la France, ont conseillé à leurs ressortissants de se tenir à distance des diverses portes d’entrée de l’aéroport. Ce 26 août au matin, le secrétaire d’État britannique chargé des forces armées, James Heappey, alerte de son imminence.

On connaît la suite, quelques heures plus tard dans l’après-midi. Les services de renseignement des divers pays de la coalition n’ont donc pas été pris au dépourvu mais dans le chaos régnant depuis plusieurs jours, rien ne pouvait vraisemblablement empêcher les auteurs d’exécuter leur mission-suicide.

CONSÉQUENCES POLITIQUES

D’ici au 31 août, les évacuations devraient se poursuivre, cependant. « Et nous frapperons les coupables » a prévenu le général Kenneth F. McKenzie, chef du Commandement central américain. Joe Biden voulait tourner sans trop de bavures la page afghane. Mais même à distance – via des bombardements, une opération spéciale ou toute autre option – il lui reste désormais un chapitre à écrire. Et non des moindres. Aux explosions de Kaboul, s’ajoute désormais un début de polémique sur le mode de coopération amorcée avec les nouveaux maîtres du pays.

Selon le site Politico, dans le but apparent de faciliter leur accès aux zones d’évacuation, des responsables de l’administration auraient communiqué aux chefs talibans une série de noms de citoyens américains et de détenteurs de la fameuse « carte verte ». Mais aussi d’Afghans ayant collaboré avec les forces américaines, mettant ainsi la vie de ces derniers en danger.

Le Commandement central n’a ni confirmé ni totalement récusé les assertions de Politico. Pour l’instant, les républicains ne semblent pas encore décidés à exploiter frontalement les déboires de la Maison Blanche. La faillite en cours éclabousse en réalité les deux camps et au-delà, l’ensemble des puissances occidentales. Montré du doigt, l’actuel chef d’état-major de l’armée américaine a été nommé au poste… par le prédécesseur de Biden, Donald Trump.

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