Australian Submarines: for France, 2 Slaps in the Face and a Knife in the Back

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Alors qu’elle devait acheter une nouvelle flotte à la France, l’Australie a retourné sa veste pour signer avec les Américains. Un camouflet pour l’Elysée qui remet en question toute la stratégie d’Emmanuel Macron dans la zone indo-pacifique.

La gifle vient de l’autre bout du monde, et n’en résonne que davantage. Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avec l’Australie et le Royaume-Uni un vaste partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique, éjectant la France manu militari de son propre accord avec le gouvernement de Canberra. Le premier effet de ce développement spectaculaire est la rupture unilatérale par l’Australie du «contrat du siècle», l’achat d’une flotte de sous-marins français pour 56 milliards d’euros. Le fait que Paris l’ait appris par la visioconférence publique du Premier ministre australien Scott Morrison à la Maison Blanche, flanqué de ses deux compères Joe Biden et Boris Johnson, constitue la seconde baffe du jour.

«Nouvelle ère d’engagement»

Mais c’est en réalité toute la stratégie française dans le Pacifique qui s’écroule, patiemment bâtie et peaufinée par Emmanuel Macron dès son entrée à l’Elysée. En 2018, le Président se tenait sur un navire de guerre à la base militaire de Garden Island à Sydney et promettait «une nouvelle ère d’engagement français dans l’Indo-Pacifique». Il s’agissait là du deuxième déplacement d’un chef d’Etat français en Australie en moins de quatre ans, un volontarisme diplomatique que Macron expliquait par la volonté française de «défendre l’équilibre dans cette région».

En juin de cette année, le chef de l’Etat réitérait en déclarant au Premier ministre australien que ce partenariat était «au cœur de notre stratégie dans la zone indo-pacifique». Las, son interlocuteur avait déjà sollicité Washington, profitant du G7 pour sceller avec Biden et Johnson une nouvelle alliance. «Les Etats-Unis – je l’ai déjà dit – sont de retour», avait alors assuré Joe Biden. Nous aurions sans doute dû mesurer tout l’impact de cette phrase, qui nous renvoie à la guerre froide, sans De Gaulle et avec la Chine comme second acteur. Tandis qu’elle se remet de ce «coup de couteau dans le dos», la France ferait bien maintenant de planifier son propre retour.

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