After Biden’s and Macron’s Phone Conversation, Promises To Be Carried Out

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Les présidents américain et français ont promis de relancer la relation transatlantique. Le vrai test sera la mise en œuvre des pistes évoquées.

La hache de guerre est enterrée – du moins avec Washington. Une semaine après l’annonce surprise de la création du partenariat trilatéral de sécurité Etats-Unis – Australie – Grande-Bretagne Aukus, qui a provoqué une crise profonde avec la France, les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron se sont mis d’accord, au cours d’un entretien téléphonique, mercredi 22 septembre, sur une série de mesures destinées à améliorer le dialogue transatlantique.

Le communiqué conjoint publié à l’issue de cette conversation offre plusieurs pistes pour relancer la relation entre les Etats-Unis et l’Europe, qui a gravement souffert de la présidence Trump et que l’administration Biden n’a pas véritablement rétablie.

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La première est évidente : « lancer un processus de consultations approfondies ». C’est cette absence de concertation qui a provoqué un vrai malaise parmi les alliés européens au cours du retrait d’Afghanistan ; c’est elle qui, à nouveau, est en cause dans la négociation sur l’Aukus secrètement menée dans le dos de la France, dont le contrat de vente de sous-marins à l’Australie a été rompu. M. Biden fait amende honorable : mettre Paris dans la boucle aurait « permis d’éviter » une « situation » que les deux leaders s’abstiennent diplomatiquement de qualifier dans le communiqué.

Deux autres points sont potentiellement porteurs d’une coopération plus productive. Les Etats-Unis admettent que l’Indo-Pacifique n’est pas leur zone exclusive et que la France, qui y est présente, et l’Union européenne, qui a présenté la semaine dernière sa stratégie pour la région, y ont un rôle à jouer. Et, surtout, MM. Biden et Macron soulignent la nécessité d’une « défense européenne plus forte et plus performante » pour « compléter le rôle de l’OTAN ». La formulation est vague, mais elle répond à une revendication constante de Paris, qui, contrairement aux velléités exprimées dans certains cercles de l’opposition en France peu au fait des réalités géostratégiques, n’a aucun intérêt à quitter l’OTAN.

L’appui des Etats-Unis, réaffirmé par le président Biden, à la lutte antiterroriste menée par la France aidée des Européens au Sahel est à cet égard important.

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Le grief est profond

Toutes ces promesses restent évidemment à concrétiser. Le diable, c’est bien connu, est dans les détails. Qu’est-ce, exactement, qu’une « défense européenne plus forte », en termes de processus de décision ? L’épisode de l’Aukus a montré à quel point la politique extérieure des Etats-Unis, tout entière tournée vers la rivalité avec la Chine, fait peu de cas des alliés jugés non essentiels, et le naturel reviendra sans doute au galop. Il appartient aux Européens de saisir cette occasion et de surmonter leurs divisions.

Le sujet des sous-marins et du contrat français coulé par les Américains n’est pas mentionné. Il fera l’objet d’un autre entretien téléphonique de M. Macron avec le premier ministre australien, Scott Morrison, que l’Elysée va sans doute faire attendre encore un peu tant le grief est profond ; avec lui, il faudra aussi parler compensations financières.

Restera à traiter le volet britannique, le premier ministre Boris Johnson ayant demandé mercredi aux Français, à la télévision, de lui « donner un break ». Paris, pourtant, a ostensiblement réservé sa colère aux Etats-Unis plutôt qu’à Londres dans cette affaire. « Quand on n’est pas content d’un plat au restaurant, on ne convoque pas le garçon de cuisine, on demande le chef », confiait un conseiller du président Macron. Sans doute, mais c’est toujours un peu plus compliqué quand le garçon de cuisine est le voisin.

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