China vs. United States: The Game Is Tied

<--

Chine-États-Unis: le match nul

Les deux géants montrent leurs muscles mais trouvent des compromis sur le climat.

Nous sommes encore dans le temps des manœuvres tactiques, où les promesses permettent d’apaiser les tensions. Ainsi, à New York, dans l’enceinte des Nations Unies, le président américain, Joe Biden, et son homologue chinois, Xi Jinping, ont fait un pas supplémentaire en faveur d’une solution diplomatique sur l’avenir du climat.

Le premier annonce vouloir doubler son assistance aux pays en développement pour les aider à s’adapter au changement climatique; le second déclare mettre fin à ses investissements à l’étranger dans les centrales à charbon. Cette avancée, saluée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, redonne un élan aux préparatifs de la conférence sur le climat qui se tiendra du 1er au 12 décembre à Glasgow.

Autre fait notable, les délégations chinoise et américaine continuent de se parler à très haut niveau alors même que Washington et Pékin bandent leurs muscles sur le plan militaire. Et cherchent tous les deux à sécuriser des traités de libre-échange régionaux qui comblent le vide laissé par l’OMC à Genève.

«Si les États-Unis conservent un avantage militaire écrasant sur la Chine, Pékin a pris l’ascendant dans les échanges commerciaux.»

Mais, contrairement aux apparences, nous ne sommes pas dans un monde bipolaire. Où l’un pourrait être tenté de prendre l’avantage sur l’autre. Car si les États-Unis conservent un avantage militaire écrasant sur la Chine, Pékin a pris l’ascendant dans les échanges commerciaux. En vingt ans, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la majorité des pays de la planète, loin devant les États-Unis ou l’Europe. Ce basculement pousse les deux géants à un match nul. À s’entendre a minima sur l’essentiel, notamment sur le réchauffement climatique, dont aucun des deux ne peut tirer un profit politique ou économique en cas d’échec. Ce n’était pas le cas lors des premières conférences climatiques.

Pierre Veya est chef de la rubrique économie auprès de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Auparavant, il a été rédacteur en chef du journal Le Temps, de l’Agefi et chef de la rubrique économique à L’Hebdo. Ses domaines de compétences sont la finance, l’économie, les hautes-technologies, l’environnement, le climat et la politique agricole.

About this publication